Mines de Potasse d'Alsace : Ça ne fait toujours pas le compte10/09/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/09/une-1626.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mines de Potasse d'Alsace : Ça ne fait toujours pas le compte

Après les mouvements de ces derniers mois, la direction des Mines de Potasse d'Alsace a annoncé courant août un certain nombre de nouvelles concessions.

Pour les mineurs les plus jeunes, les " reconvertibles ", c'est-à-dire ceux qui devront travailler dans d'autres secteurs après la fermeture des mines, elle propose une augmentation de la prime de perte de salaire qui passe de 3 500 F à 4 000 F par mois jusqu'en 2004. C'est-à-dire que, si un mineur qui gagne par exemple 11 000 F net par mois retrouve aujourd'hui un travail à 7 000 F net par mois, la direction compensera sa perte de salaire de 4 000 F jusqu'en 2004. Cette mesure concerne surtout les mineurs de fond qui ont les meilleurs salaires, mais guère les mineurs de jour (en surface) puisque ces derniers ont des salaires qui tournent autour de 7 000 F. La prime de perte de salaire risque donc d'être virtuelle pour eux. Et puis surtout, un bon nombre devront travailler après 2004 et là, ils n'auront plus de compensation salariale.

Pour les préretraitables - à partir de 45 ans - la prime de mise à la retraite obligatoire varie de 80 000 F à 250 000 F, soit une augmentation par rapport à ce que la direction proposait précédemment de 30 000 F à 180 000 F suivant les cas. Et cela avec un système de prime dégressive pour encourager à partir le plus tôt possible, dès 45 ans. Enfin, une mesure d'âge permettra à une centaine de mineurs de partir un peu plus tôt en retraite (de un à quinze mois).

Ces résultats, en particulier pour les préretraitables, ne sont pas négligeables aux yeux des mineurs, surtout après que la direction eut affirmé qu'elle ne pouvait rien donner. Ceci dit, ils sont loin de ce que demandent les mineurs.

Ceux-ci demandent en effet, pour les reconvertibles :

- la possibilité de partir en retraite à 50 ans comme c'est le cas maintenant, mais dans le travail qu'ils auront après la mine ;

- la compensation intégrale du salaire pendant toute la durée du travail après la mine et pas seulement jusqu'en 2004 ;

- un emploi garanti dans la fonction publique.

Et pour les préretraités :

- 10 000 F de prime de départ par année de travail, soit environ 300 000 F ;

- 80 % du salaire pendant la période de préretraite, alors que les accords actuels tournent entre 60 et 65 %.

Et puis, la direction s'ingénie à faire de cas similaires des situations très différentes, prenant un malin plaisir à essayer de multiplier les divisions. Il y a les " laniélisables ", les " article 130 ", les " CAA ", les " TF ", les " mesures d'âge ", les " reconvertibles ", les sous-catégories dans les catégories, avec comme résultat que des mineurs qui ont quelques jours, quelques semaines, quelques mois, ou quelques années seulement de différence de présence à la mine, et qui se sentent tous très proches les uns des autres, se retrouvent dans des conditions de sortie très, très différentes.

Et cela pourrait bien remettre le feu aux poudres. Une assemblée générale est d'ores et déjà prévue pour samedi 11 septembre.

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