Droit du sol : la campagne xénophobe relancée14/02/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/02/P4-3_droit_du_sang_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Droit du sol : la campagne xénophobe relancée

Le coup de menton de Darmanin à propos du droit du sol à Mayotte vise à montrer que le gouvernement est intraitable avec les étrangers.

Illustration - la campagne xénophobe relancée

Il relance, en métropole, la campagne xénophobe alimentée par les longs mois du débat parlementaire sur la loi Asile et Immigration. Toutes les variantes de l’extrême droite ont d’ailleurs salué cette proposition et réclamé que cette mesure s’applique à l’ensemble du pays.

Le droit du sol, ­écorné ou remis en cause à de nombreuses reprises dans le passé, notamment avec les lois Pasqua en vigueur entre 1993 et 1998, permet qu’un enfant né en France de parents étrangers devienne français à sa majorité ou à partir de ses 13 ans, sous certaines conditions restrictives. Ce droit du sol n’est ni un privilège, ni une protection, ni une rente. Un riche étranger disposant d’un solide réseau de relations dans l’appareil d’État ou le monde des affaires a bien plus de droits et de facilités qu’un enfant né en France d’une mère étrangère femme de ménage.

La remise en cause du droit du sol, comme la déchéance de la nationalité ou l’instauration de la préférence nationale pour toucher des allocations familiales ou de logement, sont devenus les hochets des politiciens qui font de la xénophobie leur fonds de commerce électoral. La suppression du droit du sol à Mayotte nécessitant une loi, et sans doute une révision constitutionnelle, le petit milieu des politiciens et journalistes va pouvoir se disputer pendant des mois en s’accusant de laxisme ou en invoquant les « valeurs de la République », chaque clique monnayant ses voix pour fournir à Macron la majorité qu’il n’a pas.

Cette propagande odieuse est un poison mortel. Elle sème la division entre les exploités et sert à cacher les véritables responsables des bas salaires, du chômage et de la violence.

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