“Un enfant si je veux, quand je veux”24/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/01/2895.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

“Un enfant si je veux, quand je veux”

Dans sa conférence de presse fleuve du 8 janvier, Macron, face à la baisse de la natalité en France, a évoqué la nécessité d’un « réarmement démographique ».

Celui qui mettait son quinquennat sous le signe de la défense des droits des femmes entonne donc les discours natalistes bien ­aimés de la droite et de l’extrême droite.

Le discours de Macron était tout entier sous le signe de la réaction. Après le travail et les attaques contre les chômeurs, la patrie et les « pour que la France reste la France » empruntés à un Zemmour, il ne manquait que la famille et le discours sur la nécessité de faire des enfants.

Pour Macron, il faut donc que les femmes procréent, comme il est nécessaire que les marchands de canons produisent. Au travail donc : le pays a besoin de bébés, bien français, pour qu’ils aient la chance, une fois adultes, d’aller se faire trouer la peau quand le moment sera jugé opportun par les fauteurs de guerre.

Bien sûr, ce ne sont que des mots d’un démagogue qui, après s’être pris pour Jupiter, joue à « Maréchal nous revoilà ! » On n’en est pas aux régimes politiques qui renvoyaient les femmes de leur travail pour en faire des mères accomplies. On n’en est pas à interdire l’avortement. Mais, avec sa métaphore guerrière, Macron se place clairement sur le terrain de ceux qui considèrent que le ventre des femmes ne leur appartient pas et doit servir leurs intérêts économiques ou politiques.

En 1905, le chanteur Montéhus, ami de Lénine, avait écrit une chanson, La grève des mères, dont le refrain disait : « Refuse de peupler la Terre / Arrête ta fécondité / Déclare la grève des mères / Aux bourreaux crie ta volonté ! / Défends ta chair / Défends ton sang / À bas la guerre / Et les tyrans ! ». Elle choqua et fut interdite.

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