Stellantis – Rennes : 200 intérimaires licenciés17/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/01/2894.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stellantis – Rennes : 200 intérimaires licenciés

Fin décembre, juste avant les congés, la direction de l’usine Stellantis de La Janais, près de Rennes, avait annoncé qu’elle embauchait en CDI 20 intérimaires, parmi les plus de 300 qui travaillent depuis des années aux côtés des 1 500 embauchés.

Ces quelques embauches en CDI, aussi minime que soit leur nombre, avaient redonné espoir à beaucoup des travailleurs intérimaires de l’usine qui souhaitent sortir de la précarité. Mais dès le 9 janvier, lendemain de la reprise du travail, la direction annonçait le licenciement de 200 intérimaires fin février, sous prétexte d’une baisse des ventes des voitures produites à La Janais. Elle compte baisser la cadence de production de moitié dans une des deux équipes et supprimer 200 postes par la même occasion. Ce sera en fait bien plus car les nombreuses entreprises sous-traitantes feront de même.

Ces deux annonces, à trois semaines d’intervalle, montrent le mépris du patron pour les travailleurs. Alors que, depuis des années, il manque du monde dans tous les ateliers et que l’usine ne pourrait pas tourner sans les centaines d’intérimaires qui travaillent quasiment continuellement aux côtés des embauchés, la direction décide d’en renvoyer du jour au lendemain les deux tiers au chômage.

La direction a en plus le cynisme d’attendre le dernier moment pour annoncer qui restera et qui sera remercié. Si elle espère ainsi décourager toute réaction collective, c’est sans compter avec les liens qui se sont créés entre des travailleurs qui se côtoient sur les mêmes chaînes de montage depuis des années. Chacun sait que tout le monde a besoin de travailler pour faire vivre sa famille. Si la production doit baisser, il suffirait de réduire les cadences et de répartir le travail entre tous, embauchés, intérimaires, de chez Stellantis ou de la sous-traitance.

L’idée que personne ne doit perdre son gagne-pain fait son chemin, d’autant que Stellantis a des moyens colossaux. Même si la mobilisation n’est pas encore à l’ordre du jour, il reste cinq semaines pour la construire.

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