Oudéa-Castéra : l’école publique ? c’est bon pour les pauvres !17/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/01/2894.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Oudéa-Castéra : l’école publique ? c’est bon pour les pauvres !

La toute nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, a déjà fait couler beaucoup d’encre avec ses propos sur la scolarisation de ses enfants dans le privé qui ont indigné enseignants et parents d’élèves.

La ministre a en effet justifié le fait que ses enfants étaient scolarisés à Stanislas, une école privée huppée du 6e arrondissement de Paris, en répondant : « Face à des paquets d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées, à un moment, on en a eu marre, comme des centaines de milliers de familles qui, à un moment, ont fait un choix d’aller chercher une solution différente. » Depuis, on sait qu’elle dit n’importe quoi et notamment que selon le témoignage de l’institutrice de son fils qui n’a jamais été absente, celui-ci n’a été scolarisé que six mois en petite section maternelle avant qu’Amélie Oudéa-Castéra ne le place dans le privé.

Mais surtout, invoquer le non-remplacement des enseignants pour justifier son choix est pour le moins fort de café. Cela fait des années que les politiques d’économies dans l’Éducation sous tous les gouvernements dont celui qu’elle vient de rejoindre, aboutissent à une grande détérioration de la situation, en particulier avec la disparition du volant de professeurs remplaçants destiné à pallier les absences des enseignants. Le ministère avance le chiffre de 15 millions d’heures non remplacées entre 2020 et 2021. Mais à qui la faute ?

En vingt ans, tous les gouvernements qui se sont succédé ont supprimé des postes dans l’Éducation. Aujourd’hui, il y a 40 300 postes d’enseignants de moins qu’en 2003 alors que le nombre d’élèves a augmenté de 700 000 dans la même période. Et bien entendu, c’est dans le public que le pourcentage de suppressions de postes d’enseignants a été le plus fort.

Alors, si dans nombre d’établissements, en particulier dans les banlieues populaires, des élèves peuvent ne pas avoir de cours de français ou d’anglais pendant un an, c’est bien en raison des choix criminels des gouvernements. Ce ne sont pas les dispositifs mis en place, incitant les professeurs à faire des heures supplémentaires pour remplacer les professeurs absents qui vont remédier au problème.

Le métier de cette ministre, comme d’Attal ou de Blanquer, sera d’accuser les enseignants d’être responsables de l’incurie de son gouvernement. Elle a bien commencé tandis que, ironie du sort, la même semaine le rectorat a encore annoncé la suppression de 125 classes et d’autant de postes à Paris.

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