Chaussexpo : la liquidation judiciaire menace les emplois17/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/01/2894.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chaussexpo : la liquidation judiciaire menace les emplois

Le 8 janvier, le tribunal de commerce a prononcé la liquidation judiciaire de Chaussexpo, entreprise de vente de chaussures dont l’entrepôt est situé à Templemars, dans le Nord, et les 176 magasins sont répartis dans toute la France.

L’entreprise, qui appartient à la famille Desmazières, avait déjà subi un redressement judiciaire il y a cinq ans, avec 35 magasins fermés et 116 emplois supprimés. Mais depuis des mois, contre toute évidence, le PDG ne cessait de répéter que tout allait bien, avant de finir par dire, début décembre, que la situation était mauvaise.

Maintenant, les éventuels repreneurs ont jusqu’au 9 février pour se faire connaître. Mais repreneurs ou pas, ce sont les 80 salariés du siège et les presque 700 employés des magasins qui voient leurs emplois menacés. Le PDG se vante d’avoir apuré les dettes vis-à-vis des fournisseurs et de pouvoir payer les salaires jusque fin mars… mais en attendant les CDD n’ont déjà pas touché leur salaire de décembre.

Depuis les annonces, tout est fait pour freiner les réactions des travailleurs : dès décembre, les employés des magasins devaient faire des opérations de déstockage en proposant de grosses remises, mais sans dire aux clients que l’entreprise allait mal.

Lundi 8 janvier, à l’entrepôt, où des travailleurs discutaient de ce qui allait se passer l’après-midi au tribunal, un responsable est venu les interrompre, au prétexte qu’il ne fallait pas « perdre de temps » et qu’il fallait « envoyer, envoyer, envoyer »… C’est-à-dire se remettre au travail sans attendre, pour « envoyer » les chaussures vers les magasins ! Il s’est fait « envoyer » bouler par plusieurs collègues mécontents qui, du coup, ont commencé à parler de débrayage.

Le lendemain, après que la direction a informé des décisions du tribunal et de la liquidation judiciaire, des travailleurs ont continué à en parler entre eux. Un autre responsable a cru arrêter les discussions en montant à fond le son des haut-parleurs qui diffusent la radio dans l’entrepôt. Il s’est lui aussi fait remettre à sa place par un travailleur qui est allé baisser le son pour pouvoir continuer à parler.

La famille Desmazière et les responsables de Chaussexpo qui sont leurs serviteurs zélés ont un tel mépris pour les travailleurs qu’ils se croient tout permis, même de les empêcher de discuter de leur avenir menacé. Qu’ils se méfient du retour de bâton.

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