Armement : vous avez dit 100 milliards ?17/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/01/2894.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Armement : vous avez dit 100 milliards ?

Le 12 janvier, le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a proposé un fonds de 100 milliards d’euros pour stimuler l’industrie d’armement en Europe en augmentant ses capacités de production.

Il n’a pas précisé comment serait financée une telle dépense, qui équivaut aux coûts de construction d’au moins cent hôpitaux. Or le budget de l’Union européenne repose sur ce que lui reversent les États membres dont les budgets militaires explosent déjà, avec notamment 100 milliards d’euros d’augmentation de la programmation militaire française d’ici à 2030 et 100 milliards prévus par le gouvernement allemand pour moderniser son armée. « Nous devons vivre avec l’obsession de financer les technologies et les programmes d’armement de demain », a déclaré le ministre français des Armées Sébastien Lecornu.

Alors que les sociétés de l’armement n’investissent qu’une fois les commandes passées et financées, la Commission européenne serait prête, selon Thierry Breton, à investir à leur place dans de nouvelles capacités de production « et ce sans nécessairement disposer d’emblée de commandes des différentes armées ». Il multiplie les réunions où les représentants de Thales, Dassault, Airbus côtoient ceux des groupes allemands et italiens Rheinmetall et Leonardo. Le seul souci et là où le bât blesse, c’est que chaque État préfère financer directement ses propres capitalistes plutôt que de passer par l’entremise de l’Union européenne.

Le job de Thierry Breton n’est donc pas simple. Mais, au fond, que ce soit au niveau national ou européen, les dirigeants ont bien un souci commun : celui de préparer les populations à accepter de se saigner pour leur permettre de faire la guerre.

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