Alstom – Belfort : les travailleurs se font respecter17/01/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/01/P14-1_Greve_Alstom_Belfort_11_01_2024_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C222%2C2362%2C1550_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom – Belfort : les travailleurs se font respecter

À Belfort, Alstom est le secteur qui fabrique des locomotives, où travaillent environ 500 personnes, sur un site qui compte avec General Electric au total plus de 4 000 salariés.

Illustration - les travailleurs se font respecter

Depuis début janvier, la direction de l’Alstom a décidé de supprimer onze jours de RTT sur vingt-trois, en échange d’une diminution du temps de travail de vingt minutes par jour. Pour les travailleurs, c’est tout simplement onze jours de congés que le patron leur vole. Cela d’autant que les horaires des bus qui transportent les ouvriers en horaires d’équipe ou de journée n’ont pas changé, donc l’amplitude horaire journalière reste la même qu’avant le passage à 37 heures.

La colère couvait depuis un moment. Mardi 9 janvier, les syndicats CGT, CFDT et CGC ont appelé à une journée de grève : 120 travailleurs ont répondu à l’appel et la grève a été reconduite pour le lendemain, où, l’après-midi, la direction a engagé des discussions avec les syndicats. À l’issue de cette réunion, les travailleurs, réunis à environ 60 en assemblée générale, ont senti un flottement de la part des responsables syndicaux, qui évoquaient la perte d’argent en expliquant que la direction avait fait des avancées.

Mais les grévistes ont réaffirmé que la seule chose qui comptait était le maintien des onze jours de RTT volés. Du coup, la grève a été reconduite pour le lendemain.

Jeudi 11 janvier après-midi, les responsables syndicaux ont réaffirmé devant l’assemblée générale que la direction avait fait des propositions. Une quinzaine de grévistes, sur une quarantaine de présents, ont voté pour continuer la grève et, finalement, la reprise a été décidée. Mais, contre toute attente, le vendredi matin suivant, une trentaine de soudeurs ont de nouveau débrayé et entraîné une dizaine d’ouvriers en faisant le tour des ateliers. Suite aux menaces de sanction, ils ont dû arrêter la grève.

Ce mouvement a préoccupé les différentes directions des usines du site, comme le responsable CGT l’a confirmé en catimini : la préfecture l’avait appelé pour lui faire part de leur inquiétude et, du fait que les négociations annuelles obligatoires doivent démarrer dans les différentes entités General Electric, les directions souhaiteraient que cela se passe dans le calme !

Finalement, la direction Alstom a fait de nouveaux aménagements d’horaires et a proposé une prime de 100 euros.

D’autres réunions sont prévues avec elle, et avec participation de grévistes, et bien sûr chacun suivra les affaires de près. Même si les grévistes n’ont pas obtenu ce qu’ils voulaient, ils se sont au moins fait respecter et ont fait reculer la direction.

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