Lactalis : les éleveurs pressurés10/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/01/2893.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lactalis : les éleveurs pressurés

Les 120 000 éleveurs qui, dans le pays, livrent leur lait à Lactalis, groupe qui commercialise les marques Lactel, Président, Bridel, etc., se voient refuser l’augmentation de 7 % de leur prix de vente, correspondant à la hausse de leurs coûts de production.

Le prix payé aux producteurs par Lactalis est de 43,5 centimes d’euros le litre de lait, un montant jugé insuffisant pour couvrir ces coûts et leur permettre de se payer l’équivalent d’un salaire. Lactalis met en avant une augmentation de 23,8 % sur les trois années précédentes, et la société avait dû en effet s’y résoudre pour conforter ses sources d’approvisionnement menacées par la disparition des exploitations les moins solides, qui vendaient à perte depuis des années. De plus, d’autres exploitants avaient vendu une part de leur cheptel pour passer de l’élevage à la culture de céréales, dont le prix flambait.

Aujourd’hui, la pression sur les éleveurs reprend, d’autant plus que Lactalis commence à s’alarmer de la baisse de la consommation des produits laitiers liée aux pertes de pouvoir d’achat d’une grande partie de la population. « L’évolution du prix du lait doit être juste, pour que les produits laitiers restent accessibles aux consommateurs, notamment les plus modestes, et que les ventes repartent à la hausse », affirme un communiqué de Lactalis. Ce n’est évidemment pas par philanthropie que le premier transformateur laitier au monde, avec 266 usines dans 51 pays, s’intéresse aux consommateurs qui n’ont plus les moyens d’acheter ses produits.

Pour maintenir des prix accessibles, il y aurait une autre solution : diminuer les profits de la famille Besnier, sixième fortune de France et unique propriétaire de Lactalis.

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