Inondations : intempéries et absence de l’État10/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/01/2893.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Inondations : intempéries et absence de l’État

En visite dans le Pas-de-Calais après les inondations du début de l’année, le mal nommé ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, s’est étonné : « Un cas où on a deux catastrophes naturelles à quelques semaines d’intervalle, ce n’est pas dans le manuel. »

La naïveté feinte du minis­tre cache bien mal l’impréparation générale face au changement climatique annoncé par tous les experts au fil des ans et qui fournit des thèmes de discours à tous les dirigeants politiques de la planète.

Depuis les dernières inondations, les habitants de cette région ont été laissés seuls avec leurs problèmes, chacun devant se débrouiller avec son assurance, avec sa famille, ses sacs de sable, alors que le gel menace avec la vague de froid. Le ministre a pris un ton très ferme pour assurer qu’il allait se retrousser les manches : revoir à la hausse l’enveloppe de 50 millions promise en novembre lors des dernières inondations, intervenir auprès des assurances pour que les sinistrés n’aient pas à faire plusieurs dossiers d’indemnisation et à payer deux fois la franchise. La principale mesure annoncée consistera à démolir les habitations dans certaines zones particulièrement à risque. Mais sans rien dire sur ce que deviendront les habitants, ni ce qu’ils toucheront, alors que leur maison ne vaut plus rien. Comment pourront-ils se reloger, alors qu’ils ont souvent perdu toute une vie d’économies dans la catastrophe ?

Pourtant, le problème des inondations, comme celui des incendies l’été, n’est pas un problème individuel, mais collectif. Les mesures de prévention comme le curage des fossés, l’entretien des installations existantes et des espaces naturels, tout cela incombe à la collectivité. Évidemment, cela nécessite des moyens financiers pour réaliser et entretenir les installations, mais il le faut pour ne pas gérer tous les événements et les problèmes au coup par coup, et souvent après une catastrophe. Tout le contraire de la gestion capitaliste de cette société.

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