Surpopulation carcérale : une “passion d’enfermer” les gens03/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/01/2892.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Surpopulation carcérale : une “passion d’enfermer” les gens

Selon des statistiques de l’administration pénitentiaire, le nombre de détenus en France a atteint au 1er décembre le chiffre record de 75 667 personnes, pour 61 359 places. La surpopulation carcérale atteint des records.

La densité est de 123,3 %, mais elle atteint et parfois même dépasse les 200 % dans onze établissements. Et dans les maisons d’arrêt, là où sont emprisonnés les détenus en attente de jugement, donc en principe présumés innocents, ainsi que ceux condamnés à de courtes peines, elle est de 148,5 %.

Il va sans dire que cette surpopulation n’offre guère de perspectives de réinsertion aux prisonniers entassés pendant des mois voire des années dans des conditions inhumaines. Selon Dominique Simonnot, la contrôleuse des prisons, « des gens ont moins d’un mètre carré pour se mouvoir, sont enfermés 22 heures sur 24, dorment sur un matelas au sol [avec] du papier toilette dans le nez et les oreilles pour empêcher que les cafards n’y entrent. » L’insalubrité est fréquente dans de nombreux lieux de détention, où les lavabos fuient, où les cafards et les rats grouillent, avec dans certaines cellules des odeurs d’urine qui se répandent, etc. Cela ne peut que créer des tensions et des bagarres, dont les surveillants, qui ont d’ailleurs un taux d’absentéisme de 40 %, sont aussi victimes.

Dominique Simonnot dénonce aussi « cette passion » d’enfermer pour laquelle la France a été de nouveau condamnée en juillet dernier par la Cour européenne des droits de l’homme. Darmanin et ses forces de police enferment à tour de bras de petits délinquants sans danger pour la société, voire des innocents.

La seule suite que donne le gouvernement à cette surpopulation carcérale est de créer de nouvelles prisons, sans promouvoir d’autres solutions ni bien sûr s’attaquer aux causes profondes de la délinquance dans une société d’injustices pourrissantes.

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