Mer Rouge : les flottes impérialistes en manœuvre03/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/01/2892.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mer Rouge : les flottes impérialistes en manœuvre

Dimanche 31 décembre, l’armée américaine a annoncé avoir tué dix miliciens houthis et coulé trois de leurs quatre bateaux alors qu’ils tentaient d’attaquer un navire du géant danois du transport maritime Maersk.

Depuis des années, au ­Yémen, l’Arabie saoudite fait la guerre à ces milices houthis qui ont le soutien de l’Iran. Et, depuis quelques semaines, celles-ci auraient réalisé une vingtaine d’attaques de navire en mer Rouge, prétendant attaquer tout navire israélien ou se dirigeant vers un port israélien tant que Gaza ne sera pas correctement alimenté en vivres.

L’action des Houthis ou du Hezbollah au Liban est utilisée pour présenter l’Iran comme une grande menace pour Israël et l’Occident en général, alors que le régime des mollahs cherche à éviter l’affrontement avec l’impérialisme.

Mais, si les Houthis n’ont jusque-là fait aucune victime et peu de dégâts sur les bateaux visés, leurs coups ont suffi à faire modifier les itinéraires de ces navires géants. Or ils contiennent des millions de dollars de marchandises de toutes sortes, des produits de consommation mais aussi, par exemple, une partie des câbles électriques et des aciers plats importés d’Asie par les industries occidentales. Environ 120 porte-conteneurs ont contourné l’Afrique par le Cap de Bonne-Espérance, au lieu de passer par la mer Rouge et le canal de Suez, causant un allongement des délais, plus de dépenses en fuel, et une nouvelle flambée des prix pour chaque conteneur transporté.

Pour protéger cette route maritime par où transite plus de 10 % du commerce mondial, surtout de l’Asie vers les entrepôts et les usines occidentales, les États-Unis ont monté avec vingt États une coalition militaire devant agir en mer Rouge.

Elle ne s’est pas faite sans difficultés ni tensions entre les intérêts froissés des uns et des autres. Le gouvernement espagnol s’est dit surpris que les États-Unis l’impliquent dans cette coalition militaire sans lui avoir vraiment demandé. Quant à la France, elle tient à afficher que sa flotte, qui de toute façon ne pèse pas bien lourd aux côtés des porte-avions américains, participe à la coalition mais reste sous commandement national.

En ne faisant pas un geste contre la guerre de Neta­nyahou mais en intervenant en mer Rouge, les dirigeants impérialistes contribuent en fait à l’extension du conflit. L’impérialisme français a déjà depuis longtemps un pied dans les manœuvres guerrières au Moyen-Orient, à la remorque des États-Unis. Macron a affiché son soutien à Netanyahou dès le début de sa guerre contre le peuple palestinien. Des frégates françaises sont présentes en mer Rouge et, à la mi-décembre, l’une d’elles a abattu des missiles houthis.

À l’inverse de la paix et la sécurité qu’ils prétendent toujours défendre, chacune des interventions et des manœuvres diplomatiques ou militaires des États-Unis et de leurs alliés alimentent l’escalade guerrière.

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