GCA, groupe de 10 000 salariés qui ne cesse de se développer, annonce que son chiffre d’affaires a doublé en dix ans pour atteindre 1,6 milliard d’euros. Pour les salaires par contre, la direction a annoncé 4 % d’augmentation, nettement en dessous de l’inflation, qu’elle a même révisée à la baisse, à 3,5 %, sous prétexte que l’inflation serait moins forte en fin d’année !

La grève a donc démarré vendredi 15 décembre sur trois sites de GCA, à Villaroche, mais aussi à Valenciennes et Saint-Nazaire. Les salariés n’acceptent pas ces 3,5 % et exigent un treizième mois. Ils sont caristes, nacellistes ou préparent des colis pour la livraison de pièces aux chaînes de montage. Prestataires comme sous-traitants sont indispensables pour qu’un groupe comme Safran sorte ses moteurs d’avion.

Les patrons de GCA ont donc mis les chefs au travail, mais ils ne sont pas très performants et des intérimaires de l’équipe inverse ont dû être rappelés pour essayer de sortir le travail. Quant aux chefs de Safran, ils étaient main dans la main avec ceux de GCA pour essayer d’empêcher les grévistes d’aller rencontrer leurs collègues dans un autre bâtiment de l’usine.

Lundi 18 décembre, la direction de GCA est même venue dire : «Si vous continuez la grève, vous n’aurez rien, mais si vous reprenez le travail, on vous paye les deux jours de grève. » Un petit chantage qui n’a pas impressionné les grévistes : le lendemain, le mouvement continuait !