Quartier de l’Alma – Roubaix : halte à la démolition programmée !20/12/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/12/P5-1_Le_quartier_de_lAlma_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C910%2C2362%2C2239_crop_detail.jpg

Leur société

Quartier de l’Alma – Roubaix : halte à la démolition programmée !

La Première ministre Borne a déclaré récemment que le logement social est « une priorité absolue » et que « chacun doit avoir accès à un logement abordable ».

Illustration - halte à la démolition programmée !

Au moment où la crise du logement social atteint son maximum, avec 2,3 millions de personnes sur liste d’attente en France et 70 000 dans la Métropole européenne de Lille, un projet, fait derrière le dos des habitants du quartier de l’Alma à Roubaix, pourrait aboutir à la destruction de 486 logements. Ceux-ci sont murés et un millier d’habitants du quartier sont déjà partis, dispersés dans diverses communes du Nord. Depuis maintenant un mois, pour empêcher la contestation du projet de démolition, un mur de béton encercle ces immeubles.

La réhabilitation prévue ne comprend que 390 logements et va engager 133 millions d’euros, mais pas destinés aux habitants ! L’Alma est un quartier historique de Roubaix. Dans les années 1970, quand il s’était agi de réhabiliter ce quartier de courées devenues insalubres, un collectif d’habitants s’était mobilisé et avait participé à un atelier populaire d’urbanisme, ce qui avait abouti à la création de petits immeubles de quatre étages maximum avec coursives et jardins centraux, en briques de belle qualité et avec des motifs gais et colorés. L’exemple de l’Alma est toujours enseigné dans les écoles d’architecture du monde entier, alors qu’au même moment, dans bien d’autres grandes villes, les entreprises de BTP construisaient de grandes barres de mauvaise qualité.

Mais la crise du textile est passée par là, les bailleurs sociaux ont concentré la misère dans ce quartier. L’école est celle qui a le pire indice social des Hauts-de-France. Le manque d’entretien a entraîné l’accumulation de problèmes, avec rats et cafards, et des grilles ont bouché les coursives. Les jeunes du quartier peinent à obtenir des CDI et vivent de petits boulots. Des mafias ont recruté des jeunes pour des trafics. Le quartier est devenu une « zone urbaine sensible », mais il est situé près de la gare de Roubaix, du musée La Piscine, de la nouvelle faculté, des écoles high-tech de la Plaine image, ce qui le rend particulièrement attrayant pour les spéculateurs immobiliers.

Alors le problème est : comment chasser les pauvres ? Le nouveau plan de l’ANRU a été utilisé pour obtenir ce résultat. Ainsi la concertation obligatoire a été faite en 2020, en pleine pandémie, en visioconférence avec dix personnes du quartier en ligne ! Les anciens habitants, qui entendaient depuis des années des responsables politiques parler de démolir l’Alma, ne se sont rendu compte qu’en 2022 de l’ampleur des démolitions envisagées. Ils se sont organisés en collectif qui a regroupé jusqu’à 250 habitants et a organisé des manifestations.

Le maire, Guillaume Delbart, pourtant jugé pour détournement d’argent public mais qui est toujours en poste, était aux abonnés absents face aux interpellations du collectif. Mais il vient de donner une interview au journal local pour justifier la démolition et affirmer qu’il n’y aura « pas de retour en arrière pour l’Alma ».

Le collectif n’a pas dit son dernier mot. Les habitants ne veulent pas voir leur quartier rasé, ils veulent qu’il soit réhabilité et que ce soit eux qui bénéficient de la rénovation nécessaire ! La mobilisation est en cours pour empêcher ce sale projet de démolition.

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