Découper pour mieux licencier20/12/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/12/P11-1_b_Manif_Casino-1_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C78%2C2362%2C1406_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Découper pour mieux licencier

Le tribunal de commerce a choisi l’offre de reprise formulée par Intermarché et Auchan et validée par le milliardaire Kretinsky, lui-même futur repreneur du groupe Casino d’ici mars 2024. Intermarché et Auchan se partageront donc les 313 hypers et supermarchés encore sous enseigne Casino.

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Deux autres offres concurrentes avaient été déposées, l’une de Carrefour, l’autre de Lidl. Carrefour souhaitait également mettre la main sur tout ou partie du réseau de proximité de Casino, à savoir tous les magasins de plus petit format, au nombre de 6 392, sous enseigne Petit Casino, Spar, Vival ou Sherpa. Il a été débouté. Et si on ajoute Leclerc qui souhaitait compléter son parc de magasins par quelques hypermarchés, on peut dire que le vol de rapaces au-dessus de la proie Casino était au complet.

Les gagnants vont donc pouvoir maintenant s’atteler au démantèlement du groupe Casino. Et, dans cet objectif, ils espèrent que les 50 000 salariés du groupe attendront sans rien dire leurs décisions. Pas de chance, plusieurs milliers de salariés de Casino et d’habitants de Saint-Etienne ont manifesté dimanche 17 décembre contre les menaces de fermeture de sites et les suppressions massives d’emplois. Cela ne peut être qu’un début.

Car la restructuration des enseignes du groupe et son partage prévoient la disparition de magasins, la fermeture d’entrepôts, mais aussi le regroupement de sièges sociaux avec son lot de suppressions d’emplois. Et c’est bien ce que craignent, à juste raison, les 1 700 salariés du siège de Casino situé à Saint-Etienne. Ces craintes sont confortées par les déclarations du futur repreneur Kretinsky sur son intention de regrouper le siège de Casino avec ceux de Monoprix et Franprix, tous deux situés en région parisienne. Il faut ajouter le partage des 313 magasins Casino qui se fera entre Intermarché et Auchan, entraînant la disparition de l’enseigne Casino. Et sur ce point, c’est le silence radio de la part des repreneurs.

Alors, la seule certitude – et tous les travailleurs peuvent le constater – c’est que les richissimes familles qui contrôlent toutes ces enseignes ont les moyens de mettre des milliards sur la table pour se racheter les uns les autres et gagner des parts de marché. Et c’est aux salariés qu’ils entendent faire payer cette guerre, en supprimant massivement des emplois, avec des conséquences dramatiques pour des régions entières.

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