Bourse : “Tout va très bien, madame la marquise…”20/12/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/12/P4-3_La_Bourse_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C910%2C2362%2C2239_crop_detail.jpg

Leur société

Bourse : “Tout va très bien, madame la marquise…”

Le 14 décembre, l’indice CAC 40 de la Bourse de Paris a atteint un niveau record. La hausse se concentre sur ces dernières semaines : plus 12 % depuis la fin octobre.

Illustration - “Tout va très bien, madame la marquise…”

D’après les spécialistes de la spéculation boursière, c’est la perspective d’une baisse des taux d’intérêts de la FED, la banque centrale des États-Unis, en 2024, qui motive cette récente évolution. Elle se retrouve également dans les 15 % de hausse de l’indice Dow Jones de la Bourse de New York.

Est-ce à dire que cette évolution est le reflet d’un optimisme de la grande bourgeoisie à l’égard de son économie ? La crise inflationniste, qui avait motivé la hausse des taux d’intérêts, est-elle vraiment en passe d’être maîtrisée ? La confiance des financiers dans la croissance continue de leurs valeurs boursières est-elle à toute épreuve, malgré les replis à chaque crise (Covid, guerre en Ukraine, guerre à Gaza et récemment incidents en mer Rouge) ? Les défenseurs du capitalisme aimeraient le croire.

Mais la frénésie spéculative est surtout un moyen d’encaisser des bénéfices le plus rapidement possible avant que l’économie ne se heurte violemment à un des écueils en vue.

Reste que le gonflement de la valeur des actions à la Bourse de Paris aboutit à des chiffres record. ­Schneider Electric vaudrait 100 milliards d’euros, Airbus et Sanofi 110 et TotalEnergies 147. La palme revient aux multinationales du luxe, qui profitent des revenus croissants d’une minorité riche : la valeur des actions d’Hermès se monte à 210 milliards, celles de L’Oréal à 237 et de LVMH à 373 !

Ces centaines de milliards sont en partie fictifs. Mais ils sont aussi le produit de l’exploitation de millions de travailleurs et sont responsables de la misère dans laquelle vit une grande partie de l’humanité et une part croissante des classes populaires, même dans les pays les plus développés. Jusqu’à ce que « ça branle dans le manche », comme le dit une chanson révolutionnaire.

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