Bolloré et Vivendi : le parasite a dévoré sa proie20/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2890.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bolloré et Vivendi : le parasite a dévoré sa proie

L’annonce par le milliardaire Bolloré du saucissonnage du groupe Vivendi en trois morceaux a été l’occasion de révélations par la presse. On apprend comment, en dix ans, ce groupe a été une incroyable poule aux œufs d’or pour ses actionnaires et en premier lieu Bolloré.

Entre 2021 et 2022, le groupe Vivendi a vu son chiffre d’affaires chuter, passant de 29 milliards à 10 milliards d’euros. On pourrait penser que cela n’était pas une bonne chose pour ses propriétaires mais en réalité, sur la même période, ceux-ci ont reçu sous forme de dividendes et dividendes exceptionnels 46 milliards d’euros. Les capitalistes prétendent qu’ils ont l’esprit d’entreprise mais pour eux, une entreprise sert surtout à accroître leur capital personnel. Si la faire dépérir est le meilleur moyen de s’enrichir, ils ne s’en privent pas, et la spéculation et la finance leur permettent tous les coups.

Le dernier coup en date de Bolloré est donc cette division de Vivendi en trois entités : Canal Plus, Havas et un regroupement d’entreprises dont la majorité provient du groupe Lagardère, qui venait d’être racheté. D’après les spécialistes, Bolloré mise sur le fait que ces trois entités aguicheraient plus les spéculateurs séparément qu’en étant regroupées, au point que lui même espérerait y gagner 1,2 milliard d’euros. Et puis l’opération permettrait aussi de transmettre aux deux fils de Bolloré tout une partie du patrimoine du père, sans que ceux-ci aient de frais de succession à payer, ou presque.

« Les capitalistes sont nécessaires, on ne peut pas s’en passer », entend-on souvent. Mieux vaudrait dire que ce sont des parasites qui détruisent la société, qui se sont déjà enrichis sans vergogne sur le dos des travailleurs et ne méritent qu’une chose : être expropriés sans indemnité ni rachat.

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