Si, à Chartres, Novo Nordisk investit 2,1 milliards d’euros pour fabriquer son médicament Wegovy, dans le monde le trust a déjà investi 10 milliards d’euros en 2023. Et il entend bien en tirer des profits faramineux. Pour ce faire tout est bon et déjà les autorités de santé relèvent les dérives dans la communication autour de ces produits.

Alors que le Wegovy est autorisé en France, ses indications sont très restrictives, le produit devant n’être utilisé que chez des personnes présentant une obésité de classe III dite morbide, avec au moins une autre maladie cardiovasculaire ou une dyslipidémie ou une apnée du sommeil. Mais d’ores et déjà ces produits sont utilisés dans le monde en dehors de ces indications et présentés comme des coupe-faim miracles. Tout est bon pour les banaliser, des réseaux TikTok aux publicités où Elon Musk annonce avoir maigri de 15 % ! Le but est clair, il faut toucher le milliard de malades obèses dans le monde à l’horizon 2030, avec notamment le marché américain où 40 % de la population est considérée comme obèse.

Or cette pilule « miraculeuse » est d’abord et avant tout un médicament et n’est pas sans risque. Et, en vendant toujours plus, Novo Nordisk fait des profits faramineux (avec 400 milliards d’euros en Bourse, il pèse plus lourd que LVMH). Cela ne doit pas faire oublier qu’un autre médicament, le Mediator des laboratoires Servier, vendu lui aussi comme coupe-faim à des populations qui n’auraient jamais dû en prendre, avait fait des milliers de victimes et qu’il avait fallu le combat de longue haleine d’une pneumologue, Irène Frachon, pour qu’enfin le scandale éclate, que le produit soit interdit et que des procès aient lieu.