Novo Nordisk : la soif de profit29/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2887.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Novo Nordisk : la soif de profit

Jeudi 23 novembre, Macron et son ministre délégué à l’Industrie se sont rendus à Chartres, en Eure-et-Loir, fiers d’annoncer l’investissement record du laboratoire danois Novo Nordisk : 2,1 milliards d’euros. Le président pavoise car, pour lui, il s’agit là du résultat de sa politique de « réindustrialisation ».

Après avoir bouclé la zone et mis à l’écart les syndicalistes venus protester contre Macron, les officiels ont pu dérouler leurs plans : doublement de la surface de l’usine, pour construire deux nouvelles lignes de production et d’assemblage destinées aux stylos injecteurs pour le diabète, et surtout au conditionnement du nouveau produit phare de Novo Nordisk, le Wegovy.

Novo Nordisk est l’un des deux géants, avec l’américain Lilly, déjà positionné sur « le marché de la perte de poids », comme ils disent. Il est estimé à 100 milliards de dollars d’ici à 2030. Autant dire que les trusts de la pharmacie se précipitent pour augmenter la production et multiplient les démarches pour que leurs traitements soient mis sur le marché et, pour la France, remboursés par la Sécurité sociale. Si Novo Nordisk peut espérer obtenir aides et compréhension de la réindustrialisation à la Macron – la mairie de Chartres va lui libérer le terrain pour construire ses nouveaux bâtiments en déménageant ailleurs le centre technique municipal qui s’y trouve –, c’est avant tout la perspective de profits conséquents qui le pousse à investir dans son usine de Chartres, la seule qu’il possède en Europe hors du Danemark.

Novo Nordisk a annon­cé vouloir embaucher 500 personnes, en plus des 1 600 déjà présentes sur le site chartrain, qui tourne en 5X8, des horaires changeants et épuisants pour ceux qui y sont soumis. C’est dire si le trust – dont la capitalisation boursière dépasse l’ensemble du PIB de son pays d’origine, le Danemark ! – en attend une nouvelle explosion de ses profits. Toutes ses annonces pourraient aussi convaincre les travailleurs que l’argent est là et qu’il est temps qu’ils réclament leur dû.

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