Hutchinson – Châlette-sur-Loing : à la source des profits29/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2887.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hutchinson – Châlette-sur-Loing : à la source des profits

Depuis septembre 2020, plus d’une centaine de travailleurs ont quitté l’usine Hutchinson de Châlette-sur-Loing, dans le Loiret, suite à la décision de la direction de couper dans les effectifs. Mais, cela ne lui suffisant pas, elle a encore annoncé en mai dernier la suppression de 170 emplois entre fin 2023 et début 2025.

La direction a le culot de présenter cela comme une aubaine, car ce seraient des départs volontaires, mais il s’agit en réalité de licenciements. Les départs de 2021, retraites, préretraites et hypothétiques « créations d’entreprise », n’ont pas été remplacés. Les prochains ne le seront pas plus, alors que dans le même temps il y a encore à l’usine 150 travailleurs en intérim, qui parfois y travaillent depuis des années et espèrent une embauche.

L’organisation anarchique de la production, les composants ou produits qui n’arrivent pas, entraînent l’aggravation des conditions de travail. Des heures supplémentaires sont annoncées au dernier moment. Parallèlement, dans certains secteurs, des jours sont chômés depuis la mise en place de l’APLD (activité partielle de longue durée). Dans l’atelier Raccords, c’est le cas deux jours par semaine, au Vélo le vendredi, tandis qu’à la préparation des mélanges, il y aura quatre semaines entières. Pour les travailleurs, c’est l’inquiétude de l’avenir, pour les patrons, c’est l’Assurance Pour Leurs Dividendes. Ils adaptent le travail à leurs besoins, mais en plus c’est l’État qui paie avec l’argent public. Venir moins souvent à l’usine, ce n’est pas ce qui dérange, mais par contre voir son salaire déjà faible amputé de 200 à 300 euros alors que les prix s’envolent, c’est révoltant.

Les patrons invoquent toujours la baisse d’activité, que ce soit pendant la crise sanitaire, puis du fait de la pénurie de composants dans l’automobile, et maintenant avec le passage aux voitures électriques. Mais pourquoi serait-ce toujours aux travailleurs de payer pour l’organisation chaotique de cette société capitaliste ? Le groupe Total, dont fait partie Hutchinson, est passé de 10 à 20 milliards de profits en un an, c’est donc bien aux actionnaires et à eux seuls de payer la crise de ce système. Car tous ces milliards sont le fruit du travail et de la sueur des travailleurs, ils doivent servir à maintenir tous les emplois et à embaucher les intérimaires.

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