Ampere – Renault Group : l’ennemi des travailleurs n’est pas en Chine29/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2887.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ampere – Renault Group : l’ennemi des travailleurs n’est pas en Chine

Début novembre, Luca De Meo, patron de Renault, a présenté le lancement de sa nouvelle filiale Ampere, axée sur l’électrique, avec un langage guerrier.

C’est bien sûr la concurrence chinoise qui est visée : « Les Chinois, ils bossent de 9 heures du matin à 9 heures du soir. […] Il va falloir travailler beaucoup pour les battre. » Si Renault a bien un problème face à ses concurrents pour vendre des voitures électriques, cette guerre pour les marchés se fait dans chaque entreprise avec la peau des travailleurs. Mais l’ennemi de ceux de chez Renault, ce ne sont pas les ouvriers chinois, ce sont ses actionnaires et ses dirigeants. Avant même que la moindre voiture chinoise n’arrive en Europe, c’est la direction de Renault qui a transformé une grande partie des emplois en contrats précaires, fermé une grande partie des usines, et accéléré les cadences. C’est par les hausses de productivité, le chômage partiel, les licenciements, aux dépens des travailleurs, que Renault a extorqué 2,6 milliards d’euros de profit en 2022.

Le discours de Luca De Meo veut faire passer encore plus de sacrifices en incitant les travailleurs à faire front avec la direction contre un ennemi chinois commun. Pourtant, il ne faut pas aller bien loin pour trouver une alliance entre le patron de Renault Group et le capitaliste chinois Geely dans une co-entreprise nommée Horse, pour la production de véhicules thermiques et hybrides.

Face à ces grands groupes internationaux, tantôt ennemis tantôt alliés, voire les deux à la fois, le sort des ouvriers chinois, français et du monde entier est de plus en plus lié. Les sacrifices imposés aux uns deviennent un argument pour les reproduire chez les autres.

De l’extraction des matières premières aux fonderies, et à toutes les étapes de la production et de l’assemblage, chaque voiture est le produit du travail de nombreuses mains dans le monde entier. Les mouvements de résistance à l’exploitation sont nombreux dans les usines de Chine comme d’ailleurs, témoignant du fait que la classe ouvrière est une classe internationale. C’est elle qui devrait diriger la société.

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