Quartiers populaires : un mépris Borné01/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2883.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Quartiers populaires : un mépris Borné

Les 26 et 27 octobre, la Première ministre a présenté un plan censé apporter des réponses, après les émeutes qui ont secoué les quartiers populaires suite à la mort de Nahel, tué par un policier le 27 juin dernier. En fait de réponses, Élisabeth Borne en a profité pour sortir un catalogue de mesures, au mieux démagogiques, au pire anti-pauvres.

Ainsi, les jeunes que le gouvernement considère comme des délinquants seraient placés obligatoirement dans des « unités éducatives de la protection judiciaire de la jeunesse » et pourraient être encadrés par des militaires, pour leur apprendre à marcher droit et à obéir. Ces structures, si elles voient le jour, s’ajouteraient aux centres éducatifs fermés, aux quartiers pénitentiaires pour mineurs et autres unités d’enfermement.

Mais la mesure principale du plan Borne vise les parents de jeunes responsables d’actes de délinquance, qui devraient faire des stages de « responsabilité parentale ». Avec un mépris sans limites, ces politiciens au service du capital veulent faire la leçon à celles ou ceux qui font ce qu’ils peuvent pour élever des enfants, avec un salaire au rabais, des horaires décalés, des trajets à rallonge. Il serait également question d’amendes à payer ou de dégradations à rembourser, sans oublier les expulsions de logements HLM.

Et, comme si cela ne suffisait pas, la ministre a annoncé le lendemain que les foyers les plus précaires, qui devraient bénéficier du Droit au logement opposable (Dalo), ne pourraient plus avoir de logements dans les quartiers prioritaires des villes, sous prétexte de mixité sociale. Il y a pourtant fort à parier que les 93 000 bénéficiaires du Dalo pour l’instant sans solution ne seront pas relogés dans les quartiers chics, et continueront à vivre dans des conditions indécentes.

Si le plan de Borne égrène les mesures punitives, il prétend tout de même se pencher sur l’éducation dans les quartiers populaires. Et voilà le gouvernement qui annonce fièrement l’ouverture des collèges de 8 heures à 18 heures dans les quartiers prioritaires, en se gardant bien d’annoncer des moyens humains et matériels qui y donneraient un sens.

Les mesures annoncées sont en réalité difficilement applicables, mais le but principal du gouvernement n’est ouvertement pas d’agir pour ces quartiers. Par contre, agiter la trique pour les familles et brandir des mesures inefficaces mais aux allures répressives, cela permet de faire les yeux doux aux plus réactionnaires, sans rien changer à la dureté sociale des quartiers populaires.

Partager