Macron, un nain dans le jardin de l’impérialisme américain01/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2883.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

guerre au moyen-orient

Macron, un nain dans le jardin de l’impérialisme américain

En déplacement en Égypte mercredi 25 octobre, Emmanuel Macron a annoncé l’envoi d’un navire de la Marine nationale au large de la bande Gaza. Le but ? « Apporter notamment un soutien humanitaire aux populations civiles », a annoncé le ministère des Armées.

L’alibi humanitaire est bien mince pour dissimuler la volonté du petit impérialisme français de jouer sa carte dans le brasier rallumé au Proche-Orient.

La veille, lors de sa visite en Israël, Macron avait assuré Netanyahou de son soutien inconditionnel au massacre commis à Gaza. Il avait alors appelé, sans être ni compris ni suivi, à utiliser contre le Hamas la coalition qui s’était montée contre Daech.

Pour exister dans ce monde impérialiste dominé par les États-Unis, il a ensuite essayé de faire l’original et prétendu à une certaine indépendance d’esprit, histoire de se ménager des opportunités auprès des dirigeants du monde arabe et une réputation de bon samaritain vis-à-vis de son opinion publique.

Aussi l’ambassadeur de France a-t-il voté une résolution à l’ONU – les États-Unis votant contre – pour « une trêve humanitaire immédiate » entre le Hamas et Israël, qui ne pèsera guère que le poids du papier sur laquelle elle a été écrite. Les formulations pour justifier l’expédition du navire-hôpital Tonnerre vers Gaza relèvent du même registre : le gouvernement français annonce l’envoi de moyens médicaux par souci humanitaire, puisque le bâtiment en question dispose d’un hôpital de soixante lits. Pour l’heure, le bateau n’accostera pas le long de l’enclave de Gaza et on parle de rotations par hélicoptère pour secourir des blessés, ce qui prêterait à rire si la situation n’était si tragique.

Pour les quelque 2,3 millions de Palestiniens enfermés à Gaza sous les bombes, alors que les morts et les blessés se comptent par milliers, ce prétendu secours est dérisoire. Derrière l’alibi humanitaire se dissimule bien mal une opération militaire puisque le Tonnerre est surtout un bâtiment de guerre et sera accompagné par deux frégates équipées de tout leur arsenal. Le but de l’impérialisme français est bien d’exister à côté de l’armada que les États-Unis déploient en Méditerranée, d’un niveau inédit paraît-il. L’objectif serait de former une « bulle » navale autour d’Israël, sachant que chaque porte-avions est armé pour assurer une protection sur un territoire grand comme la France, et d’être prêt à lancer la foudre si le Hezbollah libanais ou l’Iran venaient à s’engager dans la guerre, ce qu’ils ne semblent d’ailleurs pas prêts à faire.

Dans la bulle américaine, l’armée israélienne peut continuer de massacrer les Palestiniens de Gaza, et l’impérialisme français, qui ne pèse rien, jouer les mouches du coche d’une tragédie dont les populations du Proche-Orient seront toutes victimes, y compris en Israël.

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