Loi immigration : une attaque contre tous les travailleurs01/11/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/11/P3-2_Le_17_ocotobre_travailleurs_sans_papiers_en_lutte_a_Pontault_Combault_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Leur société

Loi immigration : une attaque contre tous les travailleurs

Lundi 6 novembre, le projet de loi sur l’immigration arrive en discussion au Sénat. Intitulé projet « pour contrôler l’immigration et améliorer l’intégration », il consacre l’essentiel de ses mesures aux moyens de faciliter les expulsions, en réformant le droit d’asile et en supprimant un certain nombre de recours juridiques en cas d’expulsion.

Illustration - une attaque contre tous les travailleurs

Malgré ces propositions faites pour susciter l’adhésion des élus de droite et d’extrême droite, un article a déclenché la polémique : celui qui prévoit la possibilité de régulariser des travailleurs exerçant dans des métiers dits en tension comme la restauration ou le bâtiment, où les patrons auraient du mal à embaucher.

Des milliers d’immigrés travaillent déjà dans des métiers où leur place est précaire et leurs tâches souvent les plus dures et les plus mal payées. Beaucoup d’entreprises ne pourraient pas fonctionner sans eux. Régulariser leur présence tout en multipliant les conditions d’obtention – durée du séjour, maîtrise du français, etc. – pourrait, dans l’optique du gouvernement à l’écoute du patronat, améliorer la situation et fluidifier le « marché du travail ».

Ces propositions de régularisation au compte-gouttes et au rabais ont enflammé la polémique dans le petit monde politicien. ­Retailleau, président des sénateurs LR, a hurlé au « chaos migratoire », Darmanin, ministre de l’Intérieur et auteur du projet, a insisté sur les possibilités d’expulsion de tous ceux « qui méritent de retourner dans leur pays parce que ce sont des dangers en puissance ». Assimiler étrangers et délinquants, puiser dans le marécage des idées xénophobes et antiouvrières, c’est ignoble et classique pour tenter de trouver une majorité à ce projet, qui serait le 29e du genre depuis 1980.

Mais c’est surtout une énième tentative d’essayer de diviser les travailleurs. Qu’ils soient français ou étrangers, leur sort est lié : la précarité, les bas salaires qui pèsent particulièrement sur les travailleurs étrangers font pression sur le sort de tous. Et quand des travailleurs se mobilisent, comme le font en ce moment les sans-papiers, notamment sur les chantiers des jeux Olympiques, ils montrent la voie à suivre face au patronat.

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