La révolution, seule voie de salut pour les Juifs (Léon Trotsky, 1940)01/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2883.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

guerre au moyen-orient

La révolution, seule voie de salut pour les Juifs (Léon Trotsky, 1940)

Les défenseurs inconditionnels de l’État d’Israël prétendent qu’il est le dernier recours des Juifs. Pourtant, trois quarts de siècle après sa fondation, l’État d’Israël n’a en rien fait diminuer l’antisémitisme dans le monde, où la crise sociale peut le faire renaître de façon virulente à tout moment.

La politique constante de spoliation des Palestiniens, le soutien sans faille des dirigeants israéliens à toutes les guerres de l’impérialisme, ont au contraire suscité une haine croissante d’Israël, qui peut se transformer en explosion de haine contre les Juifs parmi les populations opprimées de la région et parmi celles qui se sentent solidaires des Palestiniens.

Les gouvernements israéliens et leurs soutiens font donc dépendre la sécurité des Juifs, au Moyen-Orient et ailleurs, du soutien politique et militaire à Israël par les États impérialistes. C’est déjà ce que proposaient les militants sionistes dans les années 1930, lorsque la vague antisémite montait en Europe. Les sionistes ne voyaient alors d’issue que dans la bonne volonté de la Grande-Bretagne et dans l’accueil des Juifs en Palestine sous mandat britannique. Voilà ce que Leon Trotsky en disait le 22 décembre 1938 :

« Le nombre de pays qui expulsent les Juifs ne cesse de croître. Le nombre de pays capables de les accueillir diminue. En même temps, la lutte ne fait que s’exacerber. Il est possible d’imaginer sans difficulté ce qui attend les Juifs dès le début de la future guerre mondiale. Mais, même sans guerre, le prochain développement de la réaction mondiale signifie presque avec certitude l’extermination physique des Juifs.

La Palestine s’est révélée un tragique mirage (…). Maintenant plus que jamais, le destin du peuple juif — pas seulement leur destin politique, mais leur destin physique — est lié indissolublement à la lutte émancipatrice du prolétariat international. Seule une mobilisation courageuse des ouvriers contre la réaction, la constitution de milices ouvrières, la résistance physique directe aux bandes fascistes (…) peuvent (…) arrêter la vague mondiale de fascisme et ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire de l’humanité ».

Il ajoutait en 1940 : « La tentative de résoudre la question juive par la migration des Juifs vers la Palestine peut maintenant être considérée pour ce qu’elle est, une parodie tragique pour le peuple juif. (…) L’évolution future des situations militaires pourrait bien transformer la Palestine en un piège sanglant pour plusieurs centaines de milliers de juifs. Jamais il n’a été aussi clair qu’aujourd’hui que le salut du peuple juif est indissociable du renversement du système capitaliste. »

L’extermination des Juifs d’Europe a tragiquement confirmé la première remarque du dirigeant révolutionnaire. La situation présente remet la seconde à l’ordre du jour.

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