Budget de la Sécurité sociale : une attaque contre le droit à la santé01/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2883.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Budget de la Sécurité sociale : une attaque contre le droit à la santé

Sous prétexte de réaliser des économies, le gouvernement tente de faire adopter à l’Assemblée nationale plusieurs attaques directes contre le droit des travailleurs à se soigner.

Il prévoit ainsi la possibilité de suspendre les indemnités journalières d’un salarié quand un médecin appointé par l’employeur juge un arrêt de travail injustifié. Il s’agit là d’une mesure visant à contraindre un salarié à continuer à travailler, au mépris de sa santé et de l’avis de son médecin.

Le gouvernement envisage aussi le doublement du reste-à-charge sur chaque médicament, passant de 50 centimes par boîte à un euro. Avec son mépris habituel, il prétend « responsabiliser » les patients, alors même que cela concerne des médicaments remboursés et donc prescrits par un médecin. Il ne s’agit pas de « responsabiliser » mais de dévaliser les patients.

Dans le même ordre d’idées, le reste-à-charge à chaque consultation médicale passerait d’un à deux euros. Le gouvernement prétend qu’un plafond de 50 euros par an limitera son impact. Il n’y a que dans les milieux de la bourgeoisie qu’une somme de 50 euros par adulte est considérée comme insignifiante. Et ce montant pourra être augmenté régulièrement. Le forfait hospitalier, instauré en 1983 sous Pierre Mauroy, a ainsi été augmenté plus de vingt fois, passant de trois à vingt euros par jour.

Aujourd’hui 29 % des patients ont déjà renoncé à des soins par manque d’argent. Les soins dentaires et d’optique sont les premiers concernés en raison du moindre remboursement. Le gouvernement veut en fait réserver le droit à la santé aux plus riches.

Il a dégainé pour la quinzième fois le 49-3, pour faire adopter sans discussion son projet, expliquant que, de toute façon, le montant des franchises serait défini par voie réglementaire.

Ce n’est pas au Parlement, ce moulin à paroles aujourd’hui privé de son, que se trouvera l’opposition à ces mesures scélérates, mais dans le monde du travail.

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