Baccalauréat professionnel : les ministres persistent et signent01/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2883.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Baccalauréat professionnel : les ministres persistent et signent

Le gouvernement vient de présenter la réforme des lycées professionnels pour l’année de terminale. Voulant l’imposer à la hussarde, il veut l’appliquer dès la rentrée prochaine. Érigée en « cause nationale » par Macron, c’est la casse nationale de la voie professionnelle qu’elle accélère.

Les syndicats ont à juste titre dénoncé le recyclage en pire de l’échec de la réforme du bac général. En effet le ministre Blanquer avait avancé les épreuves de spécialité de juin à mars pour l’enseignement général et technologique mais, devant le fiasco, le gouvernement a fait machine arrière en août dernier et rétabli les épreuves en juin.

Mais un désastre ne valant que s’il est partagé par tous, le gouvernement a maintenant décidé de l’appliquer aux lycées professionnels. Les épreuves ponctuelles de français, histoire-géographie, économie-droit, seraient ainsi avancées de juin à mars. Et l’année scolaire serait donc raccourcie de trois mois. Concrètement, tous les élèves de terminale seraient envoyés en stage en entreprise pendant six semaines. Puis ceux qui souhaitent poursuivre leurs études auraient droit à des ersatz de « méthodologie et culture générale ». Pour les autres, ils repartiraient à nouveau six semaines en stage jusqu’à la fin de l’année scolaire. Circulez, il n’y a plus rien à étudier !

De plus, la concurrence sera rude pour trouver des stages correspondant à la formation réelle. En revanche, cela pourra représenter une aubaine pour des patrons à la recherche d’une main-d’œuvre gratuite.

Le bac pro était obtenu jusqu’en 2009 au bout de quatre ans d’études, ramenées ensuite à trois ans. Ce cycle est à nouveau amputé, tout en ayant subi la fonte du nombre d’heures de cours hebdomadaires, en particulier dans les matières générales.

Le prolétariat parisien, en instaurant sous la Commune de Paris en 1871 l’enseignement à la fois général et professionnel pour les filles et les garçons, proclamait fièrement qu’il devait être « intégral, c’est-à-dire cultiver à la fois dans le même individu l’esprit qui conçoit et la main qui exécute. » « L’avenir appartient au savoir », affirmaient les Communards avant d’être écrasés. 150 ans plus tard, la classe bourgeoise continue de sacrifier la formation et le savoir des futurs producteurs. L’avenir appartient toujours au savoir, mais plus à la bourgeoisie !

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