Pays pauvres : rançonnés par la dette18/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2881.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Pays pauvres : rançonnés par la dette

Les pays pauvres sont de plus en plus étranglés par la dette et certains sont déjà en défaut de paiement. Les réunions du FMI et de la Banque mondiale qui se sont achevées le 15 octobre à Marrakech ont montré le souci des puissants de ce monde, non d’alléger le fardeau qui pèse sur les peuples, mais de faire en sorte qu’ils continuent de payer.

Actuellement, selon le FMI, près de 60 % des pays à bas revenu sont « à haut risque d’endettement », contre 30 % en 2015. Ce surendettement avait déjà brusquement augmenté à partir de 2020 avec la crise du Covid et la résurgence de l’inflation. Mais l’augmentation des taux, initié par les banques centrales depuis 2022, a fait exploser les intérêts versés aux créanciers. Déjà confrontés à des difficultés de paiement, les pays pauvres n’en ont pas moins été contraints de s’endetter encore à des taux d’intérêt bien plus élevés que les États impérialistes. Actuellement, nombre d’entre eux ne trouvent de prêteurs qu’à des taux de 10 % et plongent dans la spirale infernale : emprunter pour rembourser à des taux toujours plus usuraires. Cinq pays sont déjà en défaut de paiement, dans l’incapacité de régler les intérêts de leur dette. Des dizaines sont menacés de l’être.

À Marrakech, les participants se sont congratulés pour avoir trouvé un accord avec l’un d’entre eux, la Zambie. Il ne s’agit pas d’annuler une partie quelconque de la dette de ce pays, mais de la rééchelonner. Partout, les pays pris à la gorge sont priés d’augmenter les impôts, de tailler dans les dépenses utiles à la population, ou de privatiser. Ainsi la Zambie a-t-elle été contrainte de vendre des concessions minières et des centaines de milliers d’hectares de terres agricoles. Le Kenya, quant à lui, consacre 60 % de son budget au remboursement de la dette, contre 20 % il y a encore trois ans, et a dû réduire de moitié ses dépenses de santé et d’éducation.

Les peuples paient dans leur chair le tribut versé aux financiers de la planète.

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