Être révolté par le sort des Palestiniens n’est pas un délit !18/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2881.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

guerre au moyen-orient

Être révolté par le sort des Palestiniens n’est pas un délit !

Dès le 10 octobre, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait entériné les décisions des préfectures interdisant de protester publiquement contre le sort fait aux Palestiniens, contre les bombardements de Gaza, contre l’opération militaire israélienne en préparation.

Le préfet de police a ainsi motivé l’interdiction d’une manifestation prévue à Paris le 12 octobre : selon lui, cette manifestation « sert à travers elle le soutien ou la justification même indirects de crimes commis par le Hamas sous couvert de l’argument que l’État d’Israël serait d’abord puissance occupante ». L’arrêté préfectoral prévoit que « la contre-offensive sur la bande de Gaza est de nature à amplifier les revendications et contestations, à radicaliser la mouvance palestinienne sur la voie publique ». C’est tout simplement affirmer son soutien à la politique du gouvernement israélien, jusques et y compris l’intervention à Gaza.

À Paris, les manifestants ayant répondu à cet appel ont donc été immédiatement dispersés. Le même jour, Darmanin est monté d’un cran en interdisant a priori toute manifestation de solidarité avec les Palestiniens sous les bombes. En vertu de quoi, treize manifestants, évidemment pacifiques, ont été embarqués à Strasbourg samedi 14 octobre, des dizaines d’autres à Paris et ailleurs. Les préfets n’ont même plus à justifier leurs interdictions, mais simplement à déployer leurs troupes.

Un recours a été déposé devant le Conseil d’État mardi 17 octobre contre cette interdiction. L’argument invoqué est toujours un prétendu « ordre républicain ». En fait, il s’agit d’ordonner à l’opinion publique de s’aligner, de gré ou de force, derrière la politique de l’impérialisme français et occidental, ­opportunément rassemblée sous le label de la lutte contre le terrorisme. Le soutien aux droits des ­Palestiniens, le simple refus de laisser en silence une armée moderne écraser sous les bombes une population sans défense, sont ainsi devenus des délits d’opinion.

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