Alès – Bezons : deux jours de grève contre un patron voyou18/10/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/10/P11-1_ales1697389696461_C_LO.jpg.420x236_q85_box-80%2C0%2C720%2C360_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alès – Bezons : deux jours de grève contre un patron voyou

Jeudi 12 et vendredi 13 octobre, la grande majorité des travailleuses et travailleurs de l’usine Alès de Bezons se sont mis en grève pour protester contre la fermeture de leur entreprise et leur licenciement.

Illustration - deux jours de grève contre un patron voyou

Alès n’est pas une petite entreprise en difficulté. Elle a compté jusqu’à 450 salariés. L’usine de Bezons, qui fabrique des produits cosmétiques, a été rachetée par le groupe financier Impala, au capital de 2,8 milliards d’euros dont le propriétaire Jacques Veyrat a été classé par le magazine Challenge 45e fortune de France.

Pour convaincre les juges du tribunal de commerce, et séduire davantage que son concurrent pour la reprise de la société, le financier avait sorti le grand jeu, mettant en avant un prétendu plan industriel pour garantir l’avenir de Bezons. Il l’a intégré à la partie Cosmétiques de son holding aux côtés de cinq autres usines, dans lesquelles il continuera à fabriquer et commercialiser les productions rentables de Bezons. C’était sans doute son objectif lors de la reprise : récupérer tout ce qu’il pouvait, marques, produits, clients, machines… alors qu’à Bezons la direction organisait ce qui ressemblait à du sabotage, visant à convaincre tout le monde que le site n’avait plus d’avenir avec la pénurie de gants, de sacs poubelles, l’utilisation de gels périmés, les productions contaminées, les pannes à répétition… Elle manœuvre maintenant pour se débarrasser des 69 derniers travailleurs de Bezons et gagner davantage.

Pour tenter de rendre acceptable ce qui ne l’est pas, la direction fait miroiter des embauches qui ne concerneront sans doute qu’une minorité de travailleurs dans d’autres entreprises du groupe. Beaucoup ont laissé leur santé au travail dans l’entreprise et n’ont aucune garantie d’être réembauchés. La direction se sert du prétexte du reclassement pour appeler au calme ceux qui ne veulent pas laisser passer ce sale coup sans réagir. C’est finalement le montant ridicule de l’indemnité de licenciement qui a décidé la plus grande partie des travailleurs à quitter leur poste de travail pour se réunir à l’entrée de l’usine et dire ce qu’ils pensaient des méthodes de voyou de ce financier.

Pour l’instant, l’annonce d’une augmentation de l’indemnité a mis en pause cette action, mais les licenciements ne passent toujours pas et il n’est pas dit que la mobilisation ne reprenne pas.

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