Accueil des migrants : cible d’une surenchère révoltante18/10/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/10/P4-3_Delit_de_solidarite_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C173%2C450%2C427_crop_detail.jpg

Leur société

Accueil des migrants : cible d’une surenchère révoltante

L’horrible attentat au couteau commis dans un lycée d’Arras par un jeune originaire d’Ingouchie, une région du nord du Caucase, donne lieu à une surenchère politicienne réactionnaire et xénophobe.

Illustration - cible d’une surenchère révoltante

Le gouvernement a pourtant placé la barre de la démagogie très haut. Le ministre de l’Intérieur, Darmanin, promet déjà l’expulsion du moindre étranger soupçonné de propos et d’attitudes le plaçant « hors de la république ». Qu’à cela ne tienne, pour séduire l’opinion la plus réactionnaire, certains politiciens et commentateurs ont trouvé un autre angle d’attaque. Ceux-là prétendent que l’horreur aurait pu être évitée, puisque la famille du tueur d’Arras se trouvait en 2014 en centre de rétention et devait être expulsée, leur demande d’asile politique ayant été rejetée. Mais, se désolent les Ciotti, Bardella et autres voix d’une droite plus ou moins extrême, « des associations et partis de gauche bien-pensants, idiots utiles de l’islamisme, ont empêché l’expulsion de Mohamed Mogouchkov alors qu’elle était décidée ».

Comme l’a fait remarquer le MRAP, l’une des associations quasiment accusées de complicité de terrorisme, « en 2014, lorsque le dossier a été traité, le futur assassin avait 9 ans. À moins de penser que le terrorisme est inscrit dans les gènes, il est idiot de répandre l’idée que le MRAP a « soutenu un terroriste » ! »

Mais la logique ou la vraisemblance, ce n’est pas le problème de tous ces charognards. Ils ne cherchent pas de solutions pour éviter que se produisent des attentats terroristes contre la population. Pointer du doigt les musulmans, ou tous les ressortissants d’une communauté, exiger qu’on expulse préventivement ou qu’on ne laisse pas rentrer des migrants, ériger des murs aux frontières, c’est autant de propositions démagogiques pour sembler plus radical face à ce danger. Elles visent en réalité à diviser la population, en jetant la suspicion sur toute une partie d’entre elle, tout en légitimant la répression à l’égard de tous ceux qui refuseraient de marcher dans leur propagande et seraient donc, selon eux, complices des terroristes.

En mettant en accusation les migrants en général et tous ceux qui tentent d’éviter des expulsions et des refoulements indignes, ces politiciens rajoutent de l’injustice à l’injustice, de l’oppression à l’oppression. Agissant en représentants d’un ordre impérialiste qui maintient dans la misère et le sous-développement des régions entières, ils favorisent en réalité le développement du terrorisme qu’ils prétendent combattre.

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