Punaises de lit : on n’a pas fini de se gratter04/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2879.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Punaises de lit : on n’a pas fini de se gratter

Les punaises de lit font la une de l’actualité depuis quelques semaines. Face à leur prolifération, le premier adjoint à la mairie de Paris a appelé le gouvernement à mettre en place un plan national de lutte contre ces nuisibles.

Pourtant, cela fait des années que le problème est connu et signalé comme très sérieux. Et, comme toujours lorsqu’il s’agit de problèmes de santé publique, l’État n’intervient que dans l’urgence. Alors qu’en 2017 on recensait 200 000 interventions pour traiter le problème, en 2022 on dépassait le million. L’Agence nationale de sécurité sanitaire, l’Anses, estime que 11 % des ménages français ont été infestés pendant cette même période.

Cette contamination met en lumière toutes les tares de la société capitaliste. Pour commencer, il faut de l’argent pour traiter les endroits infestés : 866 euros en moyenne par intervention. De nombreuses familles ne peuvent donc pas traiter le problème. D’autre part, il est même difficile de connaître exactement l’ampleur du problème, puisque des collectivités ou des entreprises nient la présence de punaises de peur de faire fuir les clients et d’être obligées de faire des dépenses supplémentaires. Ainsi, la SNCF a ­démenti toute trace du nuisible dans ses trains, vantant un nettoyage permanent. Les salles de cinéma UGC ont elles aussi nié être concernées mais, là encore, il est difficile de savoir ce qu’il en est vraiment.

Le gouvernement n’est pas avare de conseils, mais il ne prévoit rien pour financer les interventions ni pour contraindre les bailleurs qui rechignent à les effectuer. La loi autorise même les propriétaires à répercuter le coût de l’opération sur les charges locatives.

Les punaises peuvent se réjouir : elles ont des alliés au plus haut niveau !

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