Mer de Chine : mare nostrum américaine04/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2879.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mer de Chine : mare nostrum américaine

Lundi 2 octobre, des bâtiments de guerre américains dont un puissant destroyer lance-missiles, accompagnés de navires philippins, d’un bateau japonais et d’un autre, canadien, ont manœuvré entre la Chine et les Philippines pour s’entraîner à combattre ensemble contre un ennemi commun.

L’amiral américain a clairement désigné l’ennemi en question, la Chine, et le prétexte, la liberté de navigation.

La mer de Chine méridionale est quasi fermée, bordée par la Chine au nord, le Vietnam à l’ouest, l’archipel des Philippines à l’est, la Malaisie et l’Indonésie au sud. Passage obligé des navires partis des ports chinois pour le détroit de Malacca vers l’Europe, l’Afrique, le Moyen Orient et l’Inde, elle est donc une artère vitale du commerce chinois. Pour s’assurer, autant que faire se peut, du libre passage, l’État chinois tente de prendre pied sur les îlots déserts de cette région, puis de faire admettre sa souveraineté sur les eaux environnantes. C’est, en tout petit, pour l’instant sans un seul coup de canon et avec quelques siècles de retard, ce qu’ont fait par le fer et par le feu les puissances impérialistes qui ont dominé et dominent toujours la planète.

Tous les pays bordant la mer de Chine méridionale sont d’anciennes colonies, françaises, britanniques, hollandaises, espagnoles, portugaises et américaines ou, comme la Chine, un pays dominé des décennies durant par toutes ces puissances et quelques autres. Tous ont été conquis par la force, pillés, ravagés. Et c’est encore la marine américaine, la première au monde de très loin, qui vient faire régner l’ordre autour du malheureux îlot Scarborough, un caillou désolé autour duquel la marine chinoise interdit aux bateaux philippins de pêcher.

Les commentateurs aux ordres ont la bouche remplie des « menaces de l’impérialisme chinois ». Mais on n’a encore jamais vu cette dictature, si féroce qu’elle soit pour sa propre classe ouvrière et ses opposants politiques, envoyer un destroyer dans la baie de San Francisco pour y réglementer la circulation.

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