Lecornu en Ukraine : guerre et bonnes affaires04/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2879.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lecornu en Ukraine : guerre et bonnes affaires

Vendredi 29 septembre, un forum ouvert aux marchands d’armes des pays fournissant l’Ukraine était organisé à Kiev. Pour l’occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a joué les représentants de commerce en exposant sans fard que la guerre en Ukraine est une occasion en or pour des industriels, une occasion à ne pas rater.

Plus d’un an et demi après le début de la guerre, le régime de Zelenski a annoncé le développement d’unités de production d’armements ou de maintenance en Ukraine, pour ne plus dépendre entièrement des fournitures venant de l’extérieur. C’était l’enjeu du forum du 29 septembre, pour lequel le ministre français des Armées s’est déplacé, accompagné pour la galerie de parlementaires, et pour les choses sérieuses d’une vingtaine de chefs d’entreprises spécialisées dans le déminage, le cyber, les drones, les blindés ou encore l’artillerie.

Seize contrats ou ébauches de contrat ont été élaborés entre des industriels français et ukrainiens. Des grosses entreprises françaises de l’armement, comme Nexter, Thales ou Arquus, étaient bien sûr du déplacement, pour développer leur activité directement en Ukraine, mais aussi des plus petites, dont la production n’était d’ailleurs pas à l’origine destinée aux champs de bataille. Par exemple, le fabricant français de drones Delair se frotte les mains : le gouvernement lui avait déjà acheté 150 appareils pour l’armée ukrainienne, et la société, qui était du voyage à Kiev, s’est engagée à en assurer la maintenance sur place. Pour cette société toulousaine de 80 salariés, « c’est une belle vitrine pour aller vendre sur d’autres marchés », comme l’a déclaré le PDG.

Le ministre des Armées a partagé cette jubilation patronale, en déclarant que les besoins de l’armée ukrainienne constituent « des opportunités pour les industries françaises ». Et d’ajouter : « Cette perspective-là, les Anglo-Saxons l’ont comprise. À nous de défendre aussi le pré carré français dans cette affaire. »

Le ministre Lecornu par­le comme un homme d’affaires, en guerre contre ses concurrents. C’est le langage de la vérité quant aux motivations réelles du soutien apporté à l’Ukraine par les puissances impérialistes, même de second rang comme la France, bien avant l’invasion orchestrée par Poutine : se tailler des marchés et les défendre bec et ongles avec la peau des peuples ukrainien et russe.

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