Parmi les 160 convives, on trouvait aussi un panel représentatif des vrais rois modernes, les dirigeants capitalistes : Bernard Arnault (LVMH), Rodolphe Saadé (CMA-CGM), Dumas (Hermès), Niel (Illiad), McInnes (Safran), Macgregor (Engie), Trappier (Dassault), Sénard (Renault), etc. Ils ferment des usines et profitent gaiement de leurs milliards de profits tirés du travail des salariés.

On a pu avoir une petite idée de leur train de vie. Autour d’une table de 62 mètres, ils ont bu des vins d’exception. Le Château Mouton Rothschild 2004 a coûté environ 2 700 euros la bouteille. Le homard bleu, la volaille marinée au champagne, tout cela ne pouvait pas se manger dans n’importe quelle assiette : les invités ont pu se délecter dans de la porcelaine du XVIIIe siècle provenant des réserves de l’Élysée, et de boire dans des verres en cristal de Baccarat.

De peur de choquer les classes populaires victimes de l’inflation, des bas salaires et des sacrifices demandées par ce monde de privilégiés, le coût du dîner n’a pas été communiqué. Élysée et gouve rnement refusent de donner le prix. Mais les estimations qui circulent, autour de 30 000 ou 40 000 euros par convive, et le prix des bouteilles donnent déjà un ordre d’idée.

Les classes privilégiées actuelles ont décidément hérité des mêmes goûts et du même parasitisme que leurs prédécesseurs aristocrates, dans les mêmes lieux. Elles méritent tout autant que les exploités les renversent par une révolution.