Tuberculose : sortir de la misère… sortir du capitalisme27/09/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/09/2878.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Tuberculose : sortir de la misère… sortir du capitalisme

Vendredi 22 septembre, en clôture d’une réunion de sommet sur la tuberculose, dans le cadre d’une l’Assemblée générale de l’ONU, les dirigeants du monde n’ont pas hésité à s’engager à remplir dans les cinq années à venir tous les objectifs nécessaires pour mettre fin à cette épidémie.

C’est du culot et du cynisme ! Déjà, en 2018, les mêmes ou leurs prédécesseurs avaient signé un engagement similaire, qui n’a pas eu le moindre effet. C’est que, disent-ils, le Covid est passé par là, qui a tout freiné, tout empêché ; désormais, vous allez voir ce que vous allez voir… Plus d’un siècle après la découverte du BCG, la tuberculose reste l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières voire la plus meurtrière au monde, avec 1,6 million de morts en 2021. Mais elle ne sévit pas n’importe où ni auprès de n’importe qui.

La tuberculose sévit d’abord et avant tout dans les pays pauvres d’où elle n’a jamais disparu et où elle n’a jamais cessé de faire des ravages. Mais, depuis des années, elle réapparaît dans des pays où on la considérait comme une maladie d’une autre époque, une maladie disparue. Aux États-Unis, en Grande Bretagne, en France, elle réapparaît dans de grandes villes, en lien avec le développement de la misère, là où des populations s’entassent dans des logements insalubres, voire dans des campements de fortune, là où l’accès aux services de santé est une utopie.

Pourtant on dispose de toutes les armes nécessaires pour lutter contre la tuberculose. Ces vingt dernières années, des progrès importants ont même été faits, tant pour le diagnostic que pour le traitement de la maladie. Mais encore faut-il y avoir accès, à l’heure où aussi bien les nouveaux tests de dépistage que les nouvelles molécules sont protégés par leurs brevets détenus par de grandes entreprises de l’industrie pharmaceutique et facturés au prix fort.

À l’occasion de la réunion de l’ONU sur la tuberculose, le directeur général de l’OMS a déclaré : « Pendant des millénaires, nos ancêtres ont souffert et sont morts, sans savoir ce qu’était cette maladie. (….) Aujourd’hui, nous avons les connaissances et les outils dont ils rêvaient. » Puis il a conclu qu’en utilisant ces outils et en en concevant de nouveaux, il est désormais possible de « mettre un point final à l’histoire de la tuberculose ».

Preuve est faite au contraire que les connaissances, les découvertes et les outils ne suffisent pas. Pour que l’humanité puisse maîtriser les avancées scientifiques et technologiques, il faudra en priorité exproprier les grands groupes, les placer sous le contrôle collectif des travailleurs.

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