Bus Keolis – Montesson : la grève continue27/09/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/09/P14_Keolis_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C20%2C800%2C470_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bus Keolis – Montesson : la grève continue

Commencée le 12 septembre, la grève des conducteurs de bus du dépôt de Keolis, à Montesson dans les Yvelines, a été reconduite lundi 25.

Illustration - la grève continue

Parmi la centaine de conducteurs que compte le site, la très grande majorité sont en grève, et aucun bus ne sort. Tous les matins, dès 4 h 30, un piquet de grève est mis en place devant le dépôt pour la journée.

Le dépôt appartenait au départ à Veolia, il a été repris par Transdev, puis par Keolis. Lors de ce dernier transfert, plusieurs primes ont été supprimées, d’autres recalculées à la baisse. La direction a annoncé qu’il n’y aurait aucun intéressement pour 2023 et 2024. Le tout représente une perte de rémunération importante, supérieure à 1 000 euros sur l’année.

Keolis a aussi diminué les temps de parcours sur les lignes, pour intensifier la productivité. Les conducteurs n’ont souvent pas de possibilité de prendre une pause en fin de ligne, ni même d’aller aux toilettes. D’ailleurs les bouts de ligne sont dépourvus de locaux. Il faut payer de sa poche pour utiliser les sanitaires d’un café voisin.

Les grévistes revendiquent une augmentation des rémunérations (primes et salaires), l’amélioration des conditions de travail et de l’état des véhicules, ainsi que le paiement des jours de grève. Pour le moment, la seule réponse de la direction a été de proposer de lisser sur plusieurs mois le retrait des sommes correspondant aux jours de grève plutôt que de les enlever d’un seul coup. Mais rien sur les revendications.

Le patron du site se défausse en expliquant que c’est la concurrence qui l’amène à s’en prendre aux primes et aux conditions de travail, afin de gagner les appels d’offres lancés par Île-de-France Mobilités. Il explique que les résultats déficitaires de la filiale Montesson-Argenteuil TVO justifient qu’il n’y ait aucun intéressement. Mais chacun sait qu’un groupe comme Keolis (à 70 % propriété de la SNCF) peut rendre une filiale déficitaire artificiellement. Le groupe Keolis est prospère, son chiffre d’affaires était en hausse de 9 % en 2022, avec un résultat net de 48 millions d’euros, en hausse de 28 millions par rapport à 2021.

Chaque matin, des usagers, des militants syndicaux et politiques viennent apporter leur soutien aux grévistes, et on ne compte pas les coups de klaxon des chauffeurs routiers et des livreurs qui passent.

Des travailleurs de la SNCF et de la RATP, des dépôts de bus de Charlebourg, Malakoff, Montrouge, sont aussi venus échanger avec les grévistes… et constater qu’ils ont des problèmes identiques : amplitude des horaires, manque d’effectif, entretien déficient des bus.

Que ce soit dans les entreprises de transport public, sous prétexte de l’ouverture prochaine à la concurrence, ou dans les entreprises privées, bien souvent des filiales de ces mêmes entreprises publiques, mises en concurrence à l’occasion des appels d’offres, tout est bon pour s’en prendre aux travailleurs. Les liens entre les grévistes et les travailleurs des autres entreprises de transport peuvent être un pas vers une riposte d’ensemble.

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