Retraites complémentaires : hold-up en vue21/09/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/09/2877.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites complémentaires : hold-up en vue

Le gouvernement lorgne sur le magot de l’Agirc-Arrco, le régime de retraite complémentaire du privé, et il envisage ainsi de faire main basse sur un à trois milliards d’euros par an.

Géré paritairement par le patronat et les syndicats, ce régime dégage depuis plusieurs années des excédents, d’une part en raison du retard de la revalorisation du point de retraite complémentaire par rapport à l’inflation. D’autre part, en 2015, a été instauré un « malus » de 10 % qui pénalise pendant trois ans les retraités n’acceptant pas de travailler au moins un an supplémentaire au-delà de l’âge légal, alors de 62 ans. En décembre dernier, l’Agirc-Arrco avait ainsi accumulé une réserve de 69 milliards, entièrement sur le dos des travailleurs, actifs ou retraités.

Avec le recul de l’âge de la retraite à 64 ans, les caisses du régime complémentaire, d’après ses propres calculs, vont encore se gonfler de 22 milliards supplémentaires en quinze ans : les travailleurs y cotiseront plus longtemps et moins de pensions complémentaires seront versées.

Or, non seulement le malus n’est actuellement pas supprimé et menace de s’appliquer jusqu’à 65 ans mais, sans scrupule, le gouvernement a fait savoir qu’il envisageait de prélever jusqu’à trois milliards d’euros par an sur ce magot de l’Agirc-Arcco. Le prétexte de financer ainsi la revalorisation des petites pensions est grossier et ne trompe personne.

Le patronat fait mine d’afficher un désaccord. Mais il sait pertinemment être le bénéficiaire final de ce racket supplémentaire.

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