Pollution : l’attentat quotidien contre la planète21/09/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/09/2877.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pollution : l’attentat quotidien contre la planète

Chaque jour, une inondation catastrophique, un incendie terrifiant ou une sécheresse meurtrière montrent la réalité et les menaces du changement climatique.

Chaque jour, un président ou un autre, le Pape ou le secrétaire de l’ONU, des organismes savants et des associations de bonne volonté démontrent la responsabilité des énergies fossiles et la nécessité d’en sortir.

Pourtant, comme le dit Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, dans la vie réelle, tout continue. Ainsi son groupe a annoncé le 14 septembre la découverte et la mise en exploitation prochaine d’un champ pétrolier au large du Suriname, pays situé au nord de la forêt amazonienne. Le pétrole exploité à 150 km des côtes, par 100 à 1 000 mètres de fond, sera raffiné sur place dans une usine flottante capable de produire 200 000 barils par jour. Total et le gouvernement du Suriname, complètement acquis à sa cause, promettent une manne aux 600 000 habitants de cette ancienne colonie hollandaise. Pourtant, au Suriname même, la présence de deux géants, le canadien Iamgold et l’américain Newmont qui exploitent deux immenses mines d’or, n’empêche ni la misère ni la banqueroute de l’État. La rente pétrolière ira évidemment essentiellement aux actionnaires de Total. Quant à savoir si ces 200 000 barils de pétrole seront nécessaires, c’est le marché qui en décidera…

À l’autre bout du monde, le même jour, une autre firme pétrolière, russe celle-là, annonçait fièrement avoir fait passer pour la première fois un pétrolier par la route du Nord. 156 000 tonnes de pétrole ont donc voyagé de Mourmansk, tout au nord de l’Europe, à Ningbo, en mer de Chine orientale, en passant par les glaces. Le réchauffement climatique fait fondre la banquise de l’Arctique, permettant ainsi aux pétroliers de passer et de contribuer encore plus au réchauffement. Si l’intérêt économique et stratégique des deux puissances, Russie et Chine, est évident, le risque d’accident et de catastrophe écologique ne l’est pas moins. Mais que leur importe ?

Ce même jour encore, la presse annonçait que les États-Unis étaient devenus le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), issu de leurs exploitations de gaz de schiste, c’est-à-dire du ravage de régions entières. L’augmentation rapide de la production de GNL par les États-Unis est une conséquence, prévisible et prévue par les capitalistes américains, de la guerre en Ukraine et de l’embargo partiel sur le gaz russe.

Laissée aux mains des grands groupes industriels et des États qui les soutiennent, la planète vit une catastrophe dont les discours hypocrites des dirigeants ne cachent même pas l’évidence.

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