Harcèlement : Attal répond par des mots21/09/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/09/2877.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Harcèlement : Attal répond par des mots

La publication d’un courrier de l’administration adressé aux parents de Nicolas, un jeune de 15 ans poussé au suicide par ses harceleurs, a soulevé l’indignation.

L’administration, du proviseur au recteur, incapable de régler la situation, a fini par la retourner en s’en prenant aux parents qui ont été accusés de calomnies envers les équipes enseignantes et l’Éducation nationale.

Un million de jeunes seraient concernés par le harcèlement scolaire. Le dernier programme en date, pHARe, comporte des mesures de prévention et des protocoles d’action. En août, la décision a été annoncée de changer d’établissement les harceleurs, en se passant de l’accord des parents.

Le nouveau ministre de l’Éducation, Attal, a annoncé une enquête administrative pour définir les différentes responsabilités et un audit de quatre semaines sur l’ensemble des établissements. Les recteurs sont sommés de fournir le nombre de signalements de l’an passé et la façon dont ils ont été traités.

Mais que va-t-il en sortir ? Face au problème du harcèlement, il faut une grande volonté des parents, des enseignants pour que l’administration ne se limite pas à quelques rendez-vous avec les protagonistes et prenne la mesure de la gravité des faits et surtout de leurs conséquences possibles. Les solutions ne sont pas simples à trouver alors que le harcèlement s’exerce dans divers lieux, dans l’établissement scolaire, dans les cités ou sur les réseaux sociaux. Mais à cette difficulté objective s’ajoutent l’augmentation des effectifs dans les classes, la volonté de favoriser des établissements plus grands, le manque d’enseignants et de personnel encadrant les enfants ou les jeunes en dehors de la classe, ainsi que de médecins scolaires, infirmières, assistantes sociales, qui sont parfois même inexistants.

Une société basée sur les rapports de force, la fonction de tri de l’école sont autant d’éléments contribuant au harcèlement. La mise en concurrence des établissements scolaires favorise le refus de rendre publics les agissements de jeunes envers d’autres afin de préserver une réputation.

Le harcèlement scolaire est un triste signe de la violence de cette société, mais aussi des carences de la politique gouvernementale, à laquelle les coups de com’ d’un nouveau ministre ne changeront rien.

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