France-Afrique : bassesse colonialiste21/09/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/09/2877.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

France-Afrique : bassesse colonialiste

Le 13 septembre, dans une note des directions générales des affaires culturelles (DRAC) envoyée aux établissements culturels subventionnés, le ministère des Affaires étrangères annonçait avoir décidé une suspension « jusqu’à nouvel ordre de toute coopération avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso ».

Devant le tollé suscité, la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a déclaré qu’il n’y avait aucun boycott des artistes de ces pays et qu’il y avait eu une mauvaise interprétation. En réalité, il ne s’agissait pas d’une erreur, mais bien d’une politique de l’ancienne puissance coloniale pour faire pression sur des régimes qui s’opposent à elle. Dans ces pays du Sahel, des militaires ont renversé des dictateurs soutenus par la France. Même s’ils ne valent pas mieux que ceux qu’ils ont remplacés, l’impérialisme français n’accepte pas qu’on aille contre sa volonté. Les visas sont ainsi utilisés, entre autres, comme moyen de pression… qui punit la population ! Fin août, des étudiants maliens, burkinabés et nigériens ont reçu un mail leur apprenant qu’ils ne pourraient pas poursuivre leurs études en France, car leurs bourses d’études étaient suspendues, là aussi à cause de la « crise diplomatique » en cours.

Les mesures contre les artistes comme celles visant les étudiants ont soulevé une indignation légitime. Elles viennent s’ajouter aux sanctions économiques imposées par la Cedeao, l’organisation des États d’Afrique de l’Ouest, derrière laquelle la France et les États-Unis sont à la manœuvre.

La fermeture des frontières et la suspension de nombreuses opérations financières frappent de plein fouet les populations de pays déjà appauvris par le pillage et la corruption. Ces mesures ont déjà entraîné une inflation galopante, et une aggravation de l’insécurité alimentaire. Selon l’Unicef, près de cinq millions d’enfants de moins de cinq ans seraient menacés de « malnutrition aiguë », autrement dit, de famine. Voilà qui rend particulièrement indécent le bruit fait autour de l’ambassadeur de France au Niger, présenté comme « pris en otage » par la junte et obligé de manger des rations militaires.

L’État français est un expert en coups d’État militaires, lui qui en a monté de toutes sortes pour protéger ses intérêts en Afrique. Mais ceux du Mali, du Burkina Faso et du Niger étant dirigés explicitement contre l’influence française, il entend en faire payer le prix fort aux populations.

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