Une goutte d’aide après bien des pillages13/09/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/09/2876.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Une goutte d’aide après bien des pillages

Les médias font grand bruit sur l’aide de la France, présentée comme particulièrement qualifiée et importante, qui serait boudée par le régime marocain. Mais de quelle aide parle-ton ?

La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a annoncé le versement prochain de cinq millions d’euros aux ONG présentes sur place. C’est bien peu de chose au regard des immenses besoins de la population sinistrée. Mais c’est surtout dérisoire par rapport aux richesses que ce pays a rapportées, et rapporte encore, à la bourgeoisie française.

Cela a commencé sous le protectorat français (1912-1956), avec l’exploitation des mines de phosphate et le développement dans les plaines de grandes exploitations agricoles dirigées par des colons. Le général Lyautey, à la tête du protectorat, se faisait fort de développer les infrastructures de ce « Maroc utile », selon son expression, et de délaisser le « Maroc inutile », les régions de montagne aux terres arides, celles-là mêmes qui sont aujourd’hui touchées par le tremblement de terre.

Cela a continué après la Seconde Guerre mondiale, quand un Service de l’immigration a assuré la sélection, le recrutement et l’acheminement de prolétaires destinés au travail dans les mines, puis dans les usines automobiles. Il allait alors les chercher dans les villages pauvres et reculés du « Maroc inutile », en fait bien utile aux capitalistes français en mal de main-d’œuvre.

C’est encore vrai aujourd’hui. La majorité des entreprises du CAC 40 sont présentes d’une manière ou d’une autre au Maroc. Renault a une usine de 6 000 ouvriers à Tanger, Stellantis a développé la sienne, 3 000 ouvriers, à Kenitra. Tous sont satisfaits de payer des salaires bien inférieurs à ceux de France, de l’ordre de 240 euros par mois.

Mohammed VI et Macron sont peut-être en froid actuellement, mais les capitalistes marocains et français s’entendent comme larrons en foire pour exploiter les travailleurs du pays.

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