Travailleurs sans papiers : régularisation sans condition !13/09/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/09/P3-2_2023_04_29_Manif_loi_Darmanin_08_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Leur société

Travailleurs sans papiers : régularisation sans condition !

Une trentaine de parlementaires de nuances diverses, macronistes, centristes, écologistes, PS et PCF, ont signé mardi 12 septembre une tribune pour la régularisation de certains travailleurs sans papiers.

Illustration - régularisation sans condition  !

Des centaines de milliers de sans-papiers sont employés dans le bâtiment, la restauration, le soin à la personne, des secteurs qui ne pourraient pas fonctionner sans eux. Le texte décrit leurs difficultés, les bas salaires, l’obligation d’être invisible, la crainte de la police, etc. Il souligne également que de nombreux autres, présents sur le territoire, ne demanderaient qu’à être embauchés et dénonce l’interdiction de travailler imposée aux demandeurs d’asile. De plus, les lois actuelles et le manque de personnel dans les administrations fabriquent des sans-papiers en ne renouvelant pas les permis de travailleurs qui sont là depuis des années.

Évidemment, tous les travailleurs sans papiers devraient être régularisés, immédiatement et sans condition. C’est une nécessité pour eux et pour toute la classe ouvrière, pour la défense de son unité et de sa dignité. Heureusement, les sans-papiers n’ont pas attendu la bienveillance de trente parlementaires pour exiger leurs droits. Pourtant il n’est même pas certain que cette tribune les aide dans ce combat tant elle est pleine de calculs politiciens.

D’abord le texte limite la régularisation aux secteurs dits en tension, c’est-à-dire à ceux où les salaires sont bas, les conditions de travail dures et la précarité généralisée. Le projet se borne à proposer de purger le marché du travail de situations tellement absurdes qu’elles en deviennent contre-productives pour les exploiteurs eux-mêmes. C’est tellement vrai que Véran, le porte-parole du gouvernement, l’a aussitôt approuvé.

Ensuite, il s’agit d’une ouverture du PS, du PCF et d’EELV à l’usage de Macron. Ce dernier, à la recherche d’une majorité, ne dédaignerait pas le soutien des députés et sénateurs de gauche. Or le gouvernement doit proposer prochainement une loi sur l’immigration supposée contenir un volet régularisation. La tribune offre par avance une caution à ce volet sans se prononcer sur l’autre, qui comprend un attirail de mesures policières et xénophobes rédigé pour complaire àl’extrême droite.

Enfin, le texte, que la France Insoumise a refusé de signer car selon elle trop limité, permet d’enfoncer un coin entre ce parti et ses alliés-concurrents de gauche. À cette occasion le trio PS-EELV-PCF apparaît comme raisonnable et capable d’obtenir des avancées alors que LFI passe pour maximaliste et inutile.

Au-delà de ces minables tribulations politiciennes, il reste que les millions de travailleurs qui émigrent à la recherche d’une vie meilleure doivent être accueillis comme des frères par ceux qui sont déjà là et avoir les mêmes droits, dans tous les domaines.

Partager