Renault Sovab – Batilly : une rentrée chaotique13/09/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/09/P15-1_Renault_Sovab_sortie_de_Montage_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C223%2C275%2C377_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Sovab – Batilly : une rentrée chaotique

À l’usine Renault Sovab de Batilly, en Meurthe-et-Moselle, la production a repris plein pot le lundi 28 août, après quatre semaines de congé.

Illustration - une rentrée chaotique

Les travailleurs du Montage et les caristes qui approvisionnaient les chaînes voyaient parfaitement qu’il manquait de nombreuses pièces pour assembler les véhicules, notamment côté mécanique. Mais pour la direction il n’était pas question de stopper la production de 740 Master par jour.

Au manque de durites, de serrures, de crémaillères, de sondes, de pare-soleil, de sièges, de pièces mécaniques en tout genre, il faut ajouter des dizaines de véhicules sans liquide de frein, sans eau, sans pare-brise, du fait de machines en défaut ou en panne… mais pas de problème, ça roule à fond. Ainsi par exemple, on peut voir des ouvriers sortir des véhicules en bout de chaîne, assis sur une chaise pliante Ikea en substitution des sièges manquants, et avec des portes qui s’ouvrent dans les virages parce qu’il n’y a pas de serrure !

Il y a depuis plusieurs années une crise des composants électroniques, et régulièrement des crises d’approvisionnement. Les pièces viennent du monde entier en flux tendu et sont sur les routes ou dans des porte-conteneurs. Au moindre incident, la chaîne est rompue. Les manques de pièces sont récurrents au point qu’ils deviennent banals. Mais là, comme certains disent : « cela fait 35 ans que je travaille dans cette usine et je n’ai jamais vu ça ! » Effectivement, à peine la production reprise, en l’espace de deux jours 1 100 Master envahissaient les parcs de l’usine, en attente de pièces ou de retouches.

Le quasi-blocage de la circulation entre la France et l’Italie suite à la fermeture du tunnel du Fréjus a été évoqué. Mais, en réalité, la direction, qui disait que tout allait rentrer dans l’ordre rapidement, a largement participé à organiser, si l’on ose dire, cette production chaotique. Sa nouvelle réorganisation de la logistique, avec ses critères d’économies et de productivité, au sein même de l’usine, a conduit au blocage de l’approvisionnement.

Tout cela n’empêche pas la direction de vouloir sortir la production coûte que coûte et à la cadence maximale, même si tous les parkings de retouche sont pleins, même s’il faut stocker des Master pas finis à 30 kilomètres de l’usine sur l’ancien aéroport de Metz-Frescaty !

À cela s’est ajouté, quelques jours plus tard, un arrêt de production parce que l’usine Renault de Cléon ne peut plus fournir de moteurs, suite à l’inondation d’une usine en Slovénie qui ne livre plus les volants moteurs.

L’organisation du bazar fait décidément partie du fonctionnement de la production capitaliste.

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