Préparatifs de guerre : bruits de bottes et illusions pacifistes13/09/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/09/2876.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Préparatifs de guerre : bruits de bottes et illusions pacifistes

Les risques d’une escalade guerrière et d’un embrasement général ont de quoi susciter bien des inquiétudes. Les puissances impérialistes, dont la France, continuent d’armer l’Ukraine et de se servir de sa population comme chair à canon contre la Russie.

Les tensions s’aggravent dans le monde du fait de la concurrence et de la compétition entre grandes puissances. Manifestement, les dirigeants des grandes puissances se préparent à la guerre. Ne serait-ce que la croissance exponentielle des budgets militaires et la répétition de manœuvres militaires spectaculaires le démontrent.

Face à cela, en France, les dirigeants de gauche n’ont rien à dire sinon alimenter l’illusion que la paix pourrait venir d’en haut. Début juillet, Fabien Roussel du PCF demandait à Macron de « faire grandir la pression politique et diplomatique en faveur d’une solution rapide au conflit en Ukraine ». Jean-Luc Mélenchon écrivait quant à lui, le 19 août : « La Russie doit sortir d’Ukraine sans conditions. Et, dans ce cadre chacun des deux pays doit avoir ses garanties de sécurité pour la suite. » Ces propos reviennent à demander à la diplomatie internationale et à des gouvernements au service des capitalistes comme celui de Macron de se soucier de protéger les populations de la guerre.

Pourtant, comment ne pas voir, dans toutes les guerres actuelles, la politique des pays impérialistes et la préoccupation de protéger, non la paix, mais leurs profits, le pillage des richesses, l’accès au pétrole, au gaz, etc.

Se battre pour la paix impliquerait au moins de désigner les vrais fauteurs de guerre et le système capitaliste qui engendre les conflits. Et de commencer par accuser la bourgeoisie française, son État, son passé colonial, son présent d’exploitation, ses troupes stationnées un peu partout dans le monde, sa position de marchand d’armes, les 473 milliards pour l’armée passés comme une lettre à la poste au Parlement.

D’après le responsable du PCF Patrick Le Hyaric, la Fête de L’Humanité « va être un lieu unique de l’exigence populaire de la paix mondiale et du désarmement. » Mais si l’exigence populaire est bien la paix, à qui doit-elle s’adresser ? Ce discours revient à placer ses espoirs dans les gouvernements, l’ONU, Macron, Biden et la pression que les peuples pourraient pacifiquement exercer sur eux. C’est passer sur le fait que la guerre est, à un moment ou un autre, inévitable dans le système capitaliste, que c’est une conséquence inévitable, dans certaines conditions, de la course au profit et que la crise économique est en train d’accélérer cette évolution.

Il faut au contraire affirmer que la lutte contre la guerre est inséparable de la lutte pour se débarrasser du capitalisme, c’est-à-dire de la lutte révolutionnaire. Ne pas le faire, c’est poser un bandeau sur les yeux des travailleurs et leur attacher les mains. C’est, finalement, comme l’histoire l’a montré par deux fois, lors des précédentes guerres mondiales, se préparer à trahir leur camp et à soutenir son propre impérialisme, dès que les hostilités seront déclenchées.

Partager