L’Île-Saint-Denis : un relogement correct pour tous !13/09/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/09/P11-2_Ile-St-Denis-1_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C173%2C450%2C427_crop_detail.jpg

Leur société

L’Île-Saint-Denis : un relogement correct pour tous !

Trois semaines après l’incendie meurtrier du 19 août dans un immeuble de l’Île-Saint-Denis, des habitants refusent de retourner chez eux, à cause de l’insalubrité de leur appartement et aussi par peur, la tour ayant connu deux incendies en deux ans.

Illustration - un relogement correct pour tous !

Très peu de locataires ont pour l’instant été relogés. Les appartements de ceux qui habitent au-dessus du 9e étage, où l’incendie s’est déclaré, sont détruits ou fortement endommagés, ainsi que ceux du 8e étage. Ils sont pour la plupart à l’hôtel, plus précisément ballottés d’hôtel en hôtel, de nombreuses chambres étant réservées pour la Coupe du monde de rugby. Mais ils pourront y rester aux frais de l’office HLM, Seine-Saint-Denis-Habitat, tant qu’ils ne sont pas relogés.

En revanche, pour la plupart des habitants du bas de la tour jusqu’au 7e étage, l’office HLM a cessé de payer l’hôtel vendredi 8 septembre, les contraignant à retourner dans leur appartement contre leur volonté. Certains appartements n’ont pas de gaz, donc pas d’eau chaude. D’autres, à cause de la grande quantité d’eau qui a été nécessaire pour éteindre l’incendie, ont des cloques aux murs et aux plafonds et même des fissures, le sol est déformé et des portes ne ferment plus. Il y a aussi des mouches et une odeur de pourri dans la cage d’escalier, venant du haut de la tour. Et il n’y a pas d’ascenseur pour le moment, même si l’office HLM a mis en place un service de portage.

Les habitants n’ont pas confiance au niveau de la sécurité incendie. L’enquête sur les causes du sinistre n’est pas terminée, même si le procureur dit privilégier la piste de l’incendie criminel. Elle a surtout comme conséquence de dédouaner l’office HLM, ce que les habitants n’acceptent pas. D’autant que pour l’incendie d’il y a deux ans, ils n’ont jamais été informés des causes du départ du feu, situé dans les parties communes, comme cette fois-ci.

Les habitants ont rapidement organisé un collectif qui reste mobilisé, avec l’aide du DAL (Droit au logement). Un rassemblement de plus de cent personnes a eu lieu au centre-ville. Ils ont aussi occupé deux nuits la loge de Seine-Saint-Denis-Habitat. Et pour la suite, ils sont déterminés à ne pas se laisser mépriser.

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