Harcèlement scolaire : Attal brasse du vent13/09/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/09/2876.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Harcèlement scolaire : Attal brasse du vent

Le 6 septembre, on a appris le suicide d’un adolescent de 15 ans à Poissy, dans la région parisienne, conséquence d’un harcèlement subi dans le lycée professionnel où il était élève.

Le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a aussitôt tenu à faire des déclarations sur les prétendus nombreux « chantiers » engagés pour lutter contre le harcèlement.

Quelles sont donc ces décisions prises par le gouvernement ? L’augmentation des subventions allouées à deux associations gérant les plateformes d’écoute sur le cyberharcèlement et le harcèlement à l’école, le rappel à tous les chefs d’établissement du « processus » à suivre ainsi que la création d’un « référent harcèlement » – professeur, conseiller principal d’éducation, infirmier… – dans chaque établissement. En un mot, du vent !

Comment qualifier autrement ce dispositif nommé « pHARe » qui ne crée aucun poste supplémentaire et qui prétend former des volontaires en quelques jours ? Mais, surtout, des référents parmi les adultes dans les établissements scolaires qui aient le temps d’écouter les jeunes scolarisés, il y en aurait si le gouvernement n’en avait pas réduit le nombre, voire ne les avait pas tout simplement supprimés. Combien d’établissements n’ont pas d’infirmier ou d’infirmière, qui sont souvent les personnes auxquelles les jeunes se confient ? Combien d’établissements ne disposent pas d’un nombre de surveillants suffisant alors que ces jeunes adultes sont plus proches des jeunes scolarisés et peuvent discuter plus librement avec eux ? Mais de telles embauches, il n’en est pas question.

Alors le gouvernement se tourne vers ce qu’il sait le mieux faire : « apporter des réponses judiciaires ». Dans le cas du suicide d’une autre jeune fille, quatre mineurs ont été mis en examen pour « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide ». Si on peut comprendre le désarroi profond des parents d’un jeune qui vient de se suicider et leur souhait légitime que soient établies des responsabilités, la solution est-elle de mettre en maison de correction pour harcèlement des jeunes de 11 ou 12 ans, ou même de plus jeunes enfants car le harcèlement existe à l’école primaire ?

Le harcèlement scolaire est un problème dramatique, une source d’angoisse pour les parents et pour les jeunes. Il est le reflet d’une société où les rapports humains sont dominés par la violence et l’individualisme. Mais une chose est sûre, s’attaquer sérieusement au harcèlement n’est pas du tout la préoccupation du gouvernement.

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