Rentrée scolaire : Attal fait diversion30/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/09/2874.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rentrée scolaire : Attal fait diversion

Lundi 28 août, Attal, nouveau ministre de l’Éducation nationale, a présenté sa copie. Il a fait de nombreuses promesses, d’autant plus mensongères qu’il n’y a pas de moyens supplémentaires et pas assez d’enseignants.

À défaut de pouvoir mettre un enseignant dans chaque classe – plus de 3 100 postes ouverts l’an dernier n’ont pas été pourvus –, Attal s’est fendu d’un « Manifeste pour l’école » rempli de phrases creuses sur la « part de miracle » de l’école, censée « changer la vie des élèves ».

La seule certitude pour les familles populaires est qu’il n’y aura pas de miracle ! Ainsi, le ministre assure « engager la bataille pour la reconquête des 15 millions d’heures d’enseignement perdues à cause des non remplacements ». Avec quelles armes ? Pas celle du recrutement en tout cas ! L’Éducation nationale a supprimé plus de 1 200 postes pour cette rentrée, en particulier dans le primaire.

Alors le nouveau ministre, à l’image de ses prédécesseurs, brode sur l’utilisation des moyens numériques, sur le travail supplémentaire de professeurs volontaires, voire sur les « vacances apprenantes », c’est-à-dire l’ouverture des établissements scolaires pendant les congés, pour accompagner les élèves en grande difficulté. Tous ces bricolages existent déjà en partie et ne fonctionnent pas, faute de véritables moyens, mais qu’importe au ministre, qui veut donner l’illusion d’agir.

Les seules mesures concrètes sont celles qui ne nécessitent pas d’embauches. Macron, par l’intermédiaire d’Attal, a même le culot de présenter comme une avancée le fait de défaire ce qu’il avait lui-même mis en place, malgré les protestations contre la réforme du bac. Les épreuves des spécialités se feront donc à nouveau en juin et plus en mars.

Le ministre, pas avare de démagogie, a donc annoncé l’interdiction du port de l’abaya, cette longue robe qui dissimule le corps des jeunes filles. Avec cette interdiction, présentée comme une préoccupation laïque, Attal n’a évidemment pas la moindre intention de lutter contre l’obscurantisme religieux ou l’instrumentalisation du corps des femmes, mais bien de flatter les préjugés islamophobes tout en se donnant des airs d’intransigeance républicaine. Dans un État qui finance à coups de millions d’euros les écoles privées catholiques, cela ne manque pas de sel !

Attal vante son « école de demain », mais ses mensonges d’aujourd’hui sont la marque du mépris éternel des politiciens bourgeois.

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