Cela fait plusieurs années que les économies faites à la suite de la crise de 2008 ont des conséquences dramatiques.

Pour la prévention et la lutte contre les incendies, c’est catastrophique. Ainsi, les lances des camions-citernes ne sont pas adaptées aux robinets. Le journal de gauche I Avgi affirme que « 85 % des 3 500 camions de pompiers ont plus de 10 ans » et que « 4 500 postes de pompiers sont vacants ». Le même journal a mis en cause, lors de la mort des deux pilotes d’un Canadair, les « avions vieillissants, [et les] journées exténuantes ». On voit à côté de chaque pompier dix, vingt volontaires. Les habitants essaient d’éteindre les feux avec des branchages, des seaux, des tuyaux d’arrosage. Tous prennent des initiatives pour sauver les maisons des voisins, les troupeaux, avec peu de moyens.

Tout près de la frontière entre la Grèce et la Turquie, les autorités ont fait appel aux agriculteurs pour labourer le sol avec leurs tracteurs, et creuser des tranchées pour ralentir l’incendie.

« La Grèce est en guerre contre les incendies », a déclaré le 24 juillet le Premier ministre Mitsotákis. Mais le gouvernement grec a choisi en 2022 de consacrer plus de 5,5 milliards d’euros à l’achat d’engins de guerre : trois frégates fabriquées par Naval Group et vingt-quatre Rafale.

Jeudi 24 août, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le Parlement pour réclamer « de l’argent pour la protection contre les incendies », exiger le recrutement de pompiers et rappeler par la même occasion la responsabilité du gouvernement dans les catastrophes récentes : la collision ferroviaire de Tempi et la mort de 500 migrants abandonnés en mer à Pylos.