Retraités : petite pension ne grandira guère16/08/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/08/P5-1_2023_02_07_Manif_retraite_C_LO.jpg.420x236_q85_box-57%2C0%2C743%2C386_crop_detail.jpg

Leur société

Retraités : petite pension ne grandira guère

Avec les six nouveaux décrets d’application de la contre-réforme des retraites, parus le 11 août, les commentateurs ont fait valoir que des centaines de milliers de retraités ou futurs retraités allaient bénéficier d’une augmentation de 100 euros par mois.

Illustration - petite pension ne grandira guère

Il s’agit, en y regardant de plus près, d’une hausse des minima de pension, assortie de conditions strictes. Les personnes concernées doivent toucher leur retraite à taux plein, avoir cotisé 120 trimestres au régime général et ne pas dépasser, toutes pensions confondues, un montant total d’un peu plus de 1 350 euros. L’administration évalue à 700 000 les retraités qui pourraient bénéficier de ces 100 euros de rallonge en septembre ou octobre. Un million d’autres, notamment parmi les actifs qui partiraient ensuite, pourraient à leur tour les toucher.

Un des arguments, aussi peu convaincant que les autres, vu le rejet massif dont la réforme du gouvernement a été l’objet pendant des mois, était que les plus petites pensions seraient augmentées, et qu’aucune ne serait inférieure à 1 200 euros. On voit de quelle poudre aux yeux il s’agissait ! Non seulement les retraités touchant des pensions insuffisantes pour vivre sont toujours légion, puisque fin 2022 les statistiques établissaient qu’un tiers d’entre eux percevaient la retraite minimum. Mais c’est sans parler de ceux et surtout celles qui, par obligation, non-déclaration, maladie, situation d’aidant ou autre, n’ont pu valider une carrière complète, comme disent froidement les textes. Et nombreuses sont ces petites pensions, inférieures même à 1 000 euros, qui n’auront même pas droit à cette augmentation, parce que ne remplissant pas toutes les conditions, en particulier la carrière complète.

Par quelque bout qu’on la prenne, décret d’application après décret d’application, la contre-réforme imposée par Macron et le patronat se révèle une attaque antiouvrière, antipauvre.

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